L'appel à « une grève ouverte », annoncée par le Conseil national de l'enseignement supérieur (CNES) pour mai prochain est « illégal », a affirmé, hier, à l'APS le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. « Tout syndicat est tenu par la loi de présenter, avant le 31 mars de chaque année, la liste des cotisations de ses adhérents et le nombre de ces derniers doit atteindre 20% de l'ensemble des travailleurs permanents de l'entreprise », explique la même source, rappelant que les revendications des enseignants « ne sont pas du ressort du ministère ». « Les augmentations des salaires relèvent de la Fonction publique », a ajouté la même source. La réaction du département de M. Harroubia intervient également au lendemain d'un mouvement de protestation de deux jours, entamé dimanche dernier par le CNES à travers les universités du pays. Selon une déclaration de la tutelle, reprise par l'APS, « sur les 56 universités que compte le pays, 30 d'entre elles n'ont enregistré aucun arrêt de cours, alors que le reste des universités ont suivi le mouvement avec des taux de suivi différents ». Le CNES, par la voix de son coordinateur de la région centre, Farid Cherbal, considère que les revendications des enseignants datent de plus de 11 ans et sont on ne peut plus légitimes. « Plusieurs problèmes socioprofessionnels auxquels font face les enseignants restent posés avec acuité, à l'instar de ceux des salaires et des logements conventionnés. (...) Nous demandons que les logements conventionnés, propriété de la tutelle et dont le nombre s'élève aujourd'hui à 3000 unités, deviennent des logements sociaux au profit des enseignants », a déclaré le responsable syndical à l'APS. Le CNES avait appelé, le 25 février dernier, à une grève d'une semaine, paralysant ainsi la quasi-totalité des facultés du pays. La situation à laquelle est arrivée l'Université algérienne, de l'avis du CNES, ne lui permet pas de former les cadres dont le pays a besoin, encore moins de fournir l'élite de demain. « Aucun redressement possible du pays ne peut être sérieusement envisagé sans un redressement de l'Université algérienne et du système éducatif dans sa globalité. Nous ne pouvons pas nous comporter en simples spectateurs, nous devons agir et réagir, car notre responsabilité et notre dignité sont pleinement engagées », estime le CNES, qui est convaincu qu'une augmentation des salaires est inévitable étant donné la situation financière du pays.