Les responsables du Cnes semblent satisfaits du taux de suivi de leur mot d'ordre de grève. Les enseignants du supérieur ont entamé, hier, leur première journée de grève à l'appel du Conseil national des enseignants du supérieur, le Cnes. Les responsables du syndicat ont annoncé un taux de suivi appréciable allant de 50% dans certaines universités à 90% dans d'autres. Alors qu'à Tizi Ouzou, M.Benyaou le situe aux environs de 80%. Cette grève, qui s'étalera jusqu'au 14 février prochain et qui coïncide avec les premiers examens, se veut «un avertissement» à la tutelle pour la prise en charge des doléances des enseignants, lesquelles exprimées depuis une longue date, tournent autour de revendications socioprofessionnelles. La réunion, d'hier, entre les responsables du Cnes et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Amar Sakhri, n'a pas été fructueuse. Les syndicalistes du supérieur parlent de «manque de volonté politique pour débloquer la situation», alors que la tutelle estime que les revendications des enseignants sont illégitimes. Outre la situation socioprofessionnelle des enseignants, la revalorisation des salaires et l'attribution des logements, le Cnes fait de la revendication du statut enseignant-chercheur une revendication prioritaire laquelle est sous-tendue par le vote de la nouvelle loi sur la Fonction publique. Pour les mêmes motifs, une grève illimitée a été observée en 1998, et n'a pas donné de résultat, ce qui a amené le Cnes à opter pour des grèves cycliques, nonobstant la revalorisation des heures supplémentaires; considérée comme «des miettes». Pour revenir au gel des cours, M.Benyaou se dit «heureux» qu'il y ait des enseignants qui n'ont pas suivi le mot d'ordre de grève. Cela veut tout simplement dire que ceux qui ont fait grève, l'ont faite sans contrainte et en toute conscience. Des assemblées générales sont, par ailleurs, programmées pour aujourd'hui, afin d'évaluer le mouvement de grève et de discuter des perspectives à donner à la protesta des enseignants.