Le virus est entré au Niger », a déclaré, hier Bernard Vallat, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Des analyses pratiquées sur des canards domestiques au Niger ont confirmé, hier, la présence de « plusieurs cas » de virus H5N1 de la grippe aviaire dans leur organisme, selon la même source. Néanmoins, les autorités nigériennes affirment ne pas avoir « une confirmation officielle », attendue, par la FAO, de Rome et de Niamey « pour savoir s'il s'agit bien de souches du virus H5N1 », indique Djina Abdoulaye, le ministre des Ressources animales nigérien. Ce dernier estime que les prélèvements sur la volaille morte sont originaires de Magaria, dans la région de Zinder (sud-est). Le Nigeria, avec qui le Niger partage plus de 1500 km de frontière, a confirmé le même jour la présence de deux nouveaux foyers du virus dans les Etats de Yobe (nord) et Nassarawa (centre). Au Maroc, et selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribya, 30 oies ont été retrouvées mortes, jeudi dernier, dans une ferme d'élevage dans la région de Beni Mellal (250 km au sud-est de Casablanca). Une menace estimée « très sérieuse » par le haut commissaire marocain aux eaux et forêts, Abdeladim El Hafi, interrogé par la presse marocaine et reprise par l'APS. Des mesures sanitaires d'urgence ont été prises par précaution, indique la même source. Plusieurs spécimens ont été envoyés pour analyse. Le quotidien indique que plusieurs centaines d'oiseaux sauvages et domestiques sont décédés entre janvier et février en zones humides. Les autorités marocaines ont jusque-là affirmé que le virus H5N1 n'a pas été détecté au Maroc, par où transitent, selon le commissaire aux eaux et forêts, plus de 500 000 oiseaux sauvages de plus de 210 espèces. Il a été décidé par les autorités, la semaine dernière, le confinement dans un rayon de 3 km autour des zones humides de tous les élevages de volailles ainsi que l'interdiction d'importation d'oiseaux d'élevage et exotiques pour éviter une éventuelle propagation de la grippe aviaire. Avec huit pays touchés par le virus, l'Union européenne tente de prendre des mesures pour éviter la propagation du virus dans les élevages. En quelques jours, les cas d'oiseaux infectés par le virus de la grippe aviaire se sont multipliés en Europe. En Grèce, en Italie, en Autriche, en Allemagne, les autorités ont décelé la présence du H5N1 sur des oiseaux sauvages morts. En Slovénie, au Danemark, en Hongrie des cas suspects ont été repérés. Des vétérinaires de toute l'Europe se réunissaient à Paris, du 13 au 15 février, au siège de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), pour tenter de définir une stratégie commune face à l'extension de l'épizootie. En Bosnie, les premiers cas du virus ont été confirmés sur deux cygnes, selon les résultats des tests effectués en Grande-Bretagne. Il s'agit du deuxième cas répertorié dans le pays. La Russie a annoncé, de son côté, un autre cas de grippe aviaire au sud-ouest du pays. Le président Vladimir Poutine a déclaré qu'une cellule de crise allait être créée pour faire face à la propagation de la maladie. A Hong Kong, les autorités agricoles ont confirmé avoir trouvé du H5N1 sur trois corbeaux domestiques. Ceci porte à seize le nombre d'oiseaux de ce territoire chinois morts de cette maladie.