Suspendus suite à la diffusion par les deux chaînes satellitaires algériennes, Canal Algérie et A3, des caricatures blasphématoires du Prophète, les journalistes concernés ont été auditionnés, dimanche dernier, par la police judiciaire. Selon une source proche de l'ENTV, ils auraient été entendus également, hier, par le juge d'instruction. Contacté pour avoir plus d'information sur le sujet, le directeur général de l'ENTV, Hamraoui Habib Chawki, a refusé de faire un commentaire. Notre interlocuteur s'est contenté, uniquement, de confirmer le fait que les journalistes en question étaient effectivement auditionnés par la police judiciaire. « Je n'ai aucun commentaire à faire sur le sujet. L'ENTV est une institution qui est au service de l'Etat », a-t-il déclaré. Qui a déposé plainte contre ces journalistes ? Le procureur de la République s'est-il autosaisi ? Selon notre source, ce serait très probablement le cas. Les deux directeurs de publication des hebdomadaires Essafir et Panorama étaient, rappelons-le, mis en prison suite à la publication par leurs journaux respectifs desdites caricatures blasphématoires. Ils sont maintenus en détention depuis plus de quinze jours. En dépit des explications données par l'ex-directeur de Canal Algérie par rapport à la diffusion des caricatures incriminées, l'affaire risque de coûter cher aux journalistes. Dans une déclaration rapportée dans notre édition du 9 février, l'ex-directeur de Canal Algérie a expliqué que « c'était une erreur technique très bête » et qu'il n'y avait aucune volonté de diffuser sciemment lesdites caricatures. « La bande vidéo n'a pas été vérifiée et les séquences contenant les caricatures ont été diffusées pendant 10 secondes », nous a-t-il déclaré. A souligner que les responsables du syndicat de l'ENTV, que nous avons contactés hier, n'ont pas voulu faire de déclaration. L'un d'eux a déclaré carrément, afin de ne pas répondre à nos questions, « qu'il avait vraiment beaucoup de travail ».