Le tribunal correctionnel près la cour d'Alger a prononcé hier la relaxe pour les journalistes de Canal Algérie et de A3, poursuivis pour avoir diffusé en début de février 2006 les caricatures d'un journaliste danois, jugées blasphématoires à l'encontre du Prophète. Lors du procès qui a eu lieu il y a quelques mois le parquet avait requis 5 années de prison ferme contre les deux journalistes, Lotfi Chriet et Houria Khatir, et une peine de 2 années de prison à l'encontre des techniciens des deux chaînes de télévision. A signaler que c'est le parquet général qui s'est autosaisi, après la diffusion des caricatures lors du journal télévisé, pour ouvrir une information judiciaire. L'équipe a été par la suite convoquée par la police et aucune information n'a circulé sur le sujet, encore moins sur les auteurs de la plainte. Dans une déclaration à la presse, l'ex-directeur de Canal Algérie a expliqué que « c'était une erreur technique très bête » et qu'il n'y avait aucune volonté de diffuser sciemment lesdites caricatures. « La bande vidéo n'a pas été vérifiée et les séquences contenant les caricatures ont été diffusées pendant 10 secondes », a-t-il déclaré. La même plainte a été déposée contre les deux directeurs de publication des hebdomadaires Essafir et Panorama. Après une audition par la police, et leur présentation devant le parquet, ils ont été mis sous mandat de dépôt pour avoir publié sur leurs journaux respectifs les desdites caricatures blasphématoires. Ils ont été maintenus en détention pendant plus de quinze jours avant d'être relâchés, et ce, à la suite d'une compagne de solidarité lancée pour leur mise en liberté. Hier, une grande satisfaction se lisait sur les visages.