La diversité fait son chemin dans les partis politiques l Il est probable de voir de nouvelles têtes à l'Assemblée nationale dès la fin juin l L'hémicycle sera-t-il enfin moins monocolore ? Pour le Parti socialiste, cela ne fait aucun doute. Paris De notre correspondant Le PS cherche à faire oublier le casting réussi de Nicolas Sarkozy en début de mandat quand, à a surprise générale, il avait nommé au gouvernement des ministres issus de la diversité. La gauche a été prise de vitesse et traumatisée. Après l'élection de François Hollande, les socialistes ont mis les bouchées doubles avec le gouvernement Ayrault. La diversité franchira-t-elle les portes de l'Assemblée nationale ? Car si une nomination à un poste ministériel dépend du bon vouloir du prince, une élection par les Français n'est pas acquise. Actuellement, il n'y a aucun élu en France métropolitaine d'origine africaine ou maghrébine. Lors des dernières élections législatives, on comptait 15 élus de couleur parmi les 22 députés et désignés dans les collectivités d'outre-mer et une seule sur les 555 députés de la métropole, George Pau-Langevin, l'actuelle ministre déléguée chargée de la Réussite éducative. Pourtant, il y avait un grand nombre de candidats issus de la diversité, mais seule une poignée en position éligible. «Il y a une seule élue, George Pau-Langevin, qui est aujourd'hui ministre. Nous aimerions arriver à au moins dix», explique Martine Aubry, première secrétaire du PS. Pour les élections de juin, le Parti socialiste a désigné 25 candidats issus de la diversité, dont dix susceptibles d'entrer à l'Assemblée nationale. Le PS a ainsi gelé des circonscriptions réservées à des candidats de la diversité, provoquant au passage des candidatures socialistes dissidentes. «Ce qui avait été vécu pendant des années comme un handicap en politique ne l'est plus», estime Malek Boutih, candidat dans l'Essonne. Après les femmes, c'est au tour des candidats issus de la diversité de faire les frais des choix de l'UMP. La droite présente une quinzaine de candidats de couleur dans des circonscriptions très difficiles. «Ce n'est pas un choix, c'est parce qu'ils sont issus de ces circonscriptions, ils n'ont pas été parachutés. S'ils sont candidats, c'est parce qu'ils sont dans l'appareil politique de la circonscription et non pas parce qu'ils sont issus de la diversité», plaide mollement le parti du président battu. Le centre, le Modem, annonce 10% de candidats issus de la diversité.