L'agence de notation américaine Standard & Poor's vient de publier une note sur le secteur des assurances dans la région du Maghreb, dans laquelle elle table sur un fort potentiel de croissance à long terme dans les trois pays du Maghreb central. Principalement orientés vers l'assurance dommages et particulièrement automobile, les marchés maghrébins devraient, selon les prévisions de S&P, être portés par les assurances des personnes, notamment en ce qui concerne les assurances vie, habitation, épargne ou encore santé. L'agence de notation pointe aussi «le développement des infrastructures et la croissance du marché immobilier» dans ces économies, ainsi que «les efforts des régulateurs pour élargir les couvertures obligatoires». Il va sans dire que le potentiel de croissance varie entre les trois marchés en fonction de leur maturité, du mix de leurs activités, des marchés des investissements et de leur volatilité, précise Standard & Poor's, qui ajoute qu'il est important pour les opérateurs du marché de resserrer leur gestion des risques, de rechercher des vecteurs de croissance saine à long terme, d'autant qu'ils envisagent l'adoption de cadres de solvabilité ajustés au risque. Les prévisions de S&P sont toutefois à nuancer, en particulier pour le marché algérien qui représente un faible taux de risques. Selon l'agence de notation, la plupart des acteurs du marché algérien concentrent leurs placements sur les obligations d'Etat (bons du Trésor) et les dépôts qui représentent respectivement 43% et 32% des actifs investis en 2010. Ainsi, les revenus tirés de ces placements ne sont que des revenus techniques, mais les placements ne sont pas soumis à la volatilité du marché. S&P considère aussi que les règles prudentielles en termes de capital minimal pour les sociétés d'assurance sont élevées par rapport à la taille de nombreux acteurs du marché, ce qui induit un ratio global de solvabilité pour les compagnies d'assurances assez élevé pour le secteur. Ainsi, en ce qui concerne les modèles de risques fondés sur le capital, l'agence de notation estime que les assureurs algériens disposent de niveaux de capitaux qui leur permettent d'être à l'aise avec les risques encourus, notamment les risques crédits. Pour ce qui est du volet structure du marché, S&P reprend les grandes lignes des notes publiées à ce propos. Elle met en avant une prédominance des assurances dommages sur le marché, avec en tête les assurances automobiles suivies des assurances risques industriels. L'agence de notation indique également que le marché algérien recèle un potentiel largement sous-exploité, que le volume moyen des primes par habitant ne dépasse guère les 22 euros, ce qui est encore très faible.