C'est un Khaled Tazaghart particulièrement en verve qui s'est adressé aux militants de la fédération de Béjaïa réunis en conseil fédéral, hier à Tichy. S'il a tenu à démentir toute compromission du FFS avec le pouvoir, le nouveau député, également premier secrétaire fédéral par intérim, a réservé l'essentiel du discours d'ouverture de la séance et la totalité de ses flèches les plus acérées à Karim Tabbou, sans le nommer, l'accusant de «traîtrise» envers le parti. La réunion du conseil fédéral de Béjaïa était importante à bien des égards. Notamment de par le poids de cette région au sein du parti, mais également par le fait que c'est cette wilaya qui a hissé en premier l'étendard de la révolte contre les instances du FFS. Le conclave de Tichy a donc été une excellente occasion pour le FFS de remettre les pendules à l'heure. En faisant salle comble à Tichy, le FFS a tenu à minimiser, par la présence massive des militants, les accusations de fronde et de dissidence. «Le FFS n'a jamais négocié. Nous sommes un parti d'opposition depuis 1963. Nous sommes la continuité du FLN historique», a dit Tazaghart en réponse à ceux qui l'accusent d'avoir contracté un deal secret avec le pouvoir. «Rien ne pourra détourner le FFS de la voie de la construction d'une alternative démocratique», a précisé Khaled Tazaghart qui a rappelé au passage que la décision de participer aux législatives a été prise en concertation avec la base militante. En marge de la rencontre, Khaled Tazaghart a confirmé toutes les accusations lancées contre l'ex-premier secrétaire du parti, notamment celle d'avoir volé le disque dur contenant les archives du parti. «Au lieu de rendre son mandat et de demander pardon aux militants du FFS pour avoir fait dans la casse totale et le dénigrement du parti lors de la campagne électorale, cet individu fait dans la démarche du sinistre traître Bocchus. Nous lui demandons de rendre au parti tout ce qu'il a pris», lance-t-il.