Le travail informel gangrène plusieurs secteurs d'activité, mais le secteur le plus touché est celui du bâtiment », souligne M. Benacer, inspecteur du travail à Sidi Aïch qui nous fait part d'infractions relevées lors des visites d'inspection. « Pour l'année 2005, nous avons enregistré 236 sorties avec 378 mises en demeure et 18 PV d'infraction. Parmi les manquements relevés au niveau des entreprises, on trouve souvent l'absence de moyens de protection et de sécurité, de la prise en charge médicale des travailleurs et de leur non-déclaration à la sécurité sociale ». Des manquements que l'ont peut vérifier auprès de plusieurs ouvriers qui déplorent leurs conditions de travail. « Je travaille depuis quatre mois dans un chantier du bâtiment, je suis sous-payé au point d'avoir beaucoup de peine à couvrir mes frais quotidiens, et nos conditions de travail sont difficiles. On travaille très dur alors que nous ne sommes même pas déclarés à la sécurité sociale », regrette un manœuvre. « Nous n'avons aucun moyen de protection. Nous travaillons parfois sur des hauteurs élevées sans casque et avec des moyens dérisoires », souligne encore notre interlocuteur. « A Seddouk, sur un échantillon de 32 ouvriers, 19 ne sont pas déclarés à la sécurité sociale », souligne M. Ziani, inspecteur du travail qui met en évidence de nombreuses infractions recensées lors de son inspection. « L'absence de registres réglementaires (de paie, d'accidents et de médecine du travail), et des conditions d'hygiène et de sécurité sont autant de manquements relevés sur le terrain », explique-t-il. Malgré la mise en pratique de ces instruments de contrôle, il n'en demeure pas moins que l'informel continue à sévir dans la wilaya. Une situation qui s'explique par le manque de moyens matériel et humain au niveau des inspections, mais aussi par l'absence d'information sur les entreprises.