Ce qui était au début une protestation des enseignants de l'université Hadj Lakhdar concernés par la distribution des 70 logements du nouveau pôle universitaire de Fesdis, s'est transformé en une vague de solidarité entre enseignants universitaires. En effet, plus de 200 enseignants ont tenu, hier matin, un sit-in devant le siège du rectorat, en signe de soutien à une enseignante qui aurait été agressée physiquement, lundi passé, par une fonctionnaire de l'administration. Selon un communiqué du CNES, un nouveau planning d'actions a été établi. Il consiste en une nouvelle série de sit-in quotidiens pour exiger du ministère de tutelle une commission d'enquête pour déterminer les tenants et aboutissants des derniers évènements. En outre, un arrêt de travail de 3 jours a été décrété, et ce à partir du 17 du mois en cours. La cellule de crise constituée à l'occasion a annoncé qu'en plus du sit-in prévu aujourd'hui, une marche de protestation se tiendra au sein du campus. Abdelmalek Rahmani, coordinateur national du CNES, a condamné, mardi passé lors de l'assemblée générale des enseignants, l'agression dont a été victime l'enseignante. «Les fonctionnaires ont été manipulés en vue de faire capoter la grève. L'agression de cette enseignante est condamnable à tous les niveaux ; la dignité de l'enseignant a été touchée», a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a reproché à la tutelle le blocage de la distribution des 700 logements, réalisés au niveau national, destinés aux enseignants universitaires. Dans son intervention, il a affirmé que la distribution des logements a été gelée par une circulaire datée de novembre 2011. Il a précisé que la réunion, tenue au mois d'avril de l'année en cours avec le ministre s'est soldée par l'élaboration d'une commission mixte entre le ministère et le CNES, chargée de définir les critères nationaux d'attribution de logements. Selon lui, une solution a été trouvée pour accélérer la distribution. Néanmoins, aucune action n'a été entreprise dans ce sens. «Au lendemain des élections législatives, il n'y a plus d'interlocuteur au ministère, le secrétaire général ne veut pas prendre de décision, et le nouveau ministre par intérim ne répond pas à mes courriers», a-t-il révélé.