« Avec l'application de l'accord (d'association entre l'Algérie et l'Union Européenne), toutes les conserveries algériennes vont se retrouver sur le pavé », déclarait jeudi un opérateur d'Oran lors d'une demi-journée d'information consacrée à « la mise à niveau des entreprises dans le contexte de l'entrée en vigueur de l'accord d'association Algérie-Union Européenne. » « Qu'est ce que la matière première pour une conserverie ? », s'était-il interrogé pour se soucier du fait que le poisson n'est pas considéré comme tel dans l'accord en question, prévoyant de manière progressive ( 2005-2017) le démantèlement tarifaire des barrières douanières entre les deux espaces géographiques. C'est l'un des aspects complexes qui ont été traité dans les débats et qui n'ont pas trouvé de réponse. Pour M. Abès Kaci, un des principaux experts ayant participé aux négociations et qui venait de terminer son intervention intitulée « les origines de l'Accord et son contenu », « on ne peut pas appliquer des tarifs douaniers en fonction de la destination du produit, sinon on ne s'en sortira pas, mais de sa nature. Là, le poisson est considéré comme un produit de pêche, quelque soit l'usage qu'on en fait. Le problème se pose également pour les moteurs dans le domaine de l'industrie par exemple. » Cette journée organisée à l'IGMO et à laquelle ont participé quelques opérateurs économiques et des étudiants, a été animée par le groupe d'information composé de cadres de la direction des douanes (dont M. Mohamed Benmered, directeur de la législation), d'un représentant (absent) du ministère de la PME et de l'Artisanat, d'un expert cité plus haut et des représentants de l'Euro Développement PME, instance qui gère les financements européens des programmes d'appui aux entreprises algériennes, présidée par M. Olivier de Velp. Nouveau programme Ce dernier a, lors d'un point de presse organisé la veille, annoncé la mise en route en 2008 d'un nouveau programme d'appui au profit des PMI algérienne mais dont le montant de l'enveloppe qui lui sera consacrée n' a pas encore été rendu publique. En continuité du programme MEDA mais au stade de projet, « une hypothèse de travail », selon la formulation utilisée, le nouveau programme tiendra compte de « l'offre de services d'appui. » A titre indicatif, un programme similaire lancé en Egypte, un pays plus peuplé avec des potentialités plus importantes, a nécessité la mobilisation de 250 millions d'euros par l'UE et 800 millions par le gouvernement égyptien. « Le recours à des consultants locaux sera encouragé », a indiqué le représentant de M.Guerrato, ambassadeur de la commission européenne, avant d'évoquer les efforts entrepris dans le cadre de la coopération MEDA pour renforcer la confiance des banques vis-à-vis du fonds de garantie (FGAR) mais aussi l'harmonisation des manières de travailler des PME, FGAR et banques pour une meilleure élaboration des études technico-économiques. Des formations ont été initiées dans ce sens. Hormis une intervention au profit des banquiers, 50 experts comptables sont inscrits pour participer à 2 séminaires prévus pour la mi-mars. L'intérêt, pour M.de Velp, est d'approfondir les analyses technico-économiques et de sortir avec une même identité de vue des dossiers.