Trois mille (3000) sur 6000 malades souffrant de cancers divers sont en attente de traitement par radiothérapie (les rendez-vous sont pour 6 à 12 mois) dont 20 % font des métastases avant d'accéder au traitement, 5%, plus nantis, se rendent dans les pays voisins pour se faire soigner, et 10 % décèdent. Les malades en traitement attendent 7 heures, sans même espérer avoir un petit en-cas, ou une bouteille d'eau, dans des labyrinthes insalubres, en proie en plus aux piqûres de moustiques d'un genre redoutable. Une situation indigne et bouleversante, dénoncée aussi bien par les oncologues que par les malades et la presse. Mais tous les appels de détresse n'ont apparemment pas pu faire bouger la lourde machine administrative pour engager, en urgence, les travaux ad hoc au niveau du bunker pour accueillir les nouveaux cobalts, en remplacement des deux anciens devenus non seulement obsolètes après 25 ans d'usage, mais dangereux, autant pour les malades que pour le personnel. La date d'arrivage de ces nouveaux équipements a été annoncée, bien légèrement, pour juin, et nous sommes en juin. «Que va-t-on inventer cette fois pour justifier l'inertie et l'absence d'humanité ?» se demande un malade. Même les travaux de l'extension du CAC, -ou 4ème bunker dont la livraison était prévue en avril 2011- sont à l'arrêt. Autant de dates avancées à tout-va, aux dépens de la crédibilité d'une telle institution, comme encore l'improbable ouverture des CAC de Sétif, Batna et Annaba prévue pour… 2009 ! Ces derniers, qui sont aujourd'hui des bâtisses fantôme, devaient alléger la charge de celui de Constantine qui reçoit les malades des 17 wilayas de l'Est. Ce dernier est à l'agonie. «Il est la plus grande victime du code des marchés actuel qui applique indifféremment les mêmes règles à tous les domaines, qu'il soit question de ciment ou de vies humaines», commente un administrateur.