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Une certaine «vision océanique» de l'humanité
Nuit sur la mer, de Marc et Chloe Scialom projeté à Béjaïa
Publié dans El Watan le 14 - 06 - 2012

Aux sans retour et à Ulysse, roi d'Ithaque. La dédicace de Nuit sur la mer, le docu-fiction des Français Marc et Chloé Scialom, projeté mardi soir à la Cinémathèque de Béjaïa, à l'occasion des Xes Rencontres cinématographiques, peut résumer déjà l'histoire.
Béjaïa.
De notre envoyé spécial
En fait, une histoire sur l'exil, l'errance et les rêves de rencontres. Au départ, Marc, un vieux juif tunisien de Marseille, voulait réaliser un film sur la relation entre un musulman marocain et un juif tunisien, manière de revenir sur le vivre ensemble. Le film, un court métrage à l'origine, devait s'appeler Le citronnier, l'arbre que tous les Méditerranéens partagent. Et Marseille est, justement, la ville où tous les riverains de la mer du Milieu s'y retrouvent. Mohamed Aïssa, comédien et assistant réalisateur, décède lors du tournage du film à l'âge de 35 ans. Cela chamboule le projet et oblige les Scialom à réécrire le scénario. «Nous étions tristes et il n'était pas question de remplacer Mohamed. Le film est un hommage à sa personne», a confié Marc Scialom, après la projection. Un plan de coupe montrant Mohamed Aïssa traversant un pont a pris, par conséquence, une force dramatique : le passage de la vie à la mort. Marc Scialom a rappelé que Mohamed Aïssa avait, «d'une manière anarchisante», déchiré tous ses documents d'identité pour se solidariser avec les «sans-papiers».
«Cela a engendré une foule de difficultés pour lui. Pas d'appartement, pas d'hôpital… tout devient presque impossible», a-t-il ajouté. Nuit sur la mer, dont la réalisation a duré cinq ans, se compose comme un aller-retour entre le réel et la fiction, entre le monde vécu et l'univers rêvé. L'équipe de tournage, composée notamment de Chloé Scialom, fille de Marc, Nacer Belhaoues, Wilma Levy, Stéfanie Blasius, Ouahib Mortada, est là pour convaincre le réalisateur de passer à un autre projet. Lui ne cesse de visionner des images déjà tournées, tourmenté par le souvenir de Mohamed, celui qui a «perdu son identité» et qui, du coup, ressemble à un Ulysse des temps modernes ! Des Marseillais, Arabes, Juifs ou Noirs s'expriment dans le film. Là, c'est le documentaire, le souci de revenir au réel. L'un des intervenants, un commerçant arabe, a expliqué que pour maintenir l'amitié avec un juif, il fallait dépasser les questions conflictuelles et éteindre la télévision. Le documentaire de Marc Scialom, Lettre de la prison, réalisé en 1969, est évoqué, comme pour souligner que les choses n'ont pas beaucoup évolué depuis. «Voilà un documentaire réalisé par un exilé juif sur un exilé arabe. Et j'attends toujours qu'un exilé arabe fasse un film sur un exilé juif», a souhaité Marc dans le film élaboré, parfois, comme un huis clos, où le réalisateur, qui interprète son propre rôle, perd la mémoire. Pour Chloé
Scialom, Nuit sur la mer est une manière de redonner vie à Lettre de la prison. «Chaque personnage est une entité symbolisant une origine. Et Mohamed symbolisait l'origine arabe et musulmane», a-t-elle dit. Le thème de l'exil est aussi vaste que la voie lactée. Nuit sur la mer offre une réflexion sur cela, sur le rapport à l'autre et sur la difficulté du retour ou des retours. La vie elle-même est un voyage presque permanent. Marc Scialom, qui se définit comme «un marxiste pessimiste», a eu peut-être le mot juste : «Je ne suis pas chez moi parmi les vivants, je ne suis pas chez moi parmi les morts (…). Je serai chez moi lorsque la fraternité deviendra universelle.» Il revendique une part d'utopie, une part de «vision océanique» de l'humanité, bref, une part de «grande» espérance. Laquelle ? La disparition des frontières, là où Ulysse n'aura plus à affronter Cyclope et Circé ! L'exilé heureux, pour le cinéaste, peut être un citoyen du monde, sans attache, sans terre et sans contrainte. «Au premier degré, Nuit sur la mer n'est pas un film politique (…) Il faut crever les abcès. La réconciliation ne passe pas par les non-dits. Elle passe par la parole. Je n'ai pas voulu faire un film à thèse, y mettre un message. Evidemment que je suis contre la politique actuelle du gouvernement israélien. Je tourne en rond parce que je suis totalement déçu par ce qui se passe. Il y a un rapport entre l'exil et la mort. Et les morts sont des exilés absolus», a-t-il souligné.


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