La revendication d'un syndicat national des travailleurs d'Algérie Poste est, selon deux d'entre eux qui se sont présentés hier à notre bureau, un droit qui ne peut être remis en cause par personne, encore moins par ceux qui les représentaient, syndicalement parlant, au temps où Algérie Télécom et Algérie Poste ne formaient qu'une seule et même entité. Mais si le souci d'efficacité, de rentabilité et de compétitivité ayant conduit à la création de deux entités distinctes à partir de ce que furent les P et T est salué par les travailleurs des deux entreprises autonomes, il n'en est pas de même pour le syndicat qui coiffe l'une et l'autre. D'où la revendication absolument légitime d'un syndicat national des travailleurs d'Algérie Poste. Hélas, cette revendication portée à travers une quinzaine de wilayas au moins, selon les deux travailleurs d'Algérie Poste venus nous rencontrer, se heurte à un obstacle majeur : le syndicat qui représente les deux entreprises ne l'entend pas de cette oreille. Pour garder sous sa coupe Algérie Télécom et Algérie Poste, le syndicat est prêt à en découdre. Il l'a prouvé dernièrement en recourant à l'arme utilisée par le groupe de travailleurs d'Algérie Poste pour exprimer leur revendication : la presse. Selon nos interlocuteurs, la manœuvre a échoué, car la prise de conscience que les intérêts des travailleurs d'Algérie Poste ne peuvent être représentés et défendus que par un syndicat issu de l'entreprise est réelle et totale parmi l'ensemble de ces travailleurs. L'un de nos interlocuteurs déclarait : « Nous demandons l'affranchissement d'une tutelle syndicale qui n'a plus rien de représentatif et de légitime. » Et à titre illustratif : « Est-il concevable qu'un infirmer défende les intérêts d'un enseignant ? » Voilà où en est aujourd'hui la situation en matière de représentativité syndicale pour les travailleurs d'Algérie Poste qui lancent un appel pressant en direction du secrétaire général de l'UGTA, dans l'espoir d'un dénouement rapide qui soit en faveur de tous les travailleurs.