Cela ressemble de plus en plus à un vœu pieux avec la valse des prétendants à une amitié avec le parti de Marine Le Pen invitée à la danse bancale, pendant la semaine entre les deux tours. L'opposition de droite se cherche un avenir dans une fausse route pour la démocratie. Lyon De notre correspondant La plus déterminée pour conserver son poste de député est l'ancienne ministre, Nadine Morano. Elle s'est adressée au journal d'extrême droite Minute en disant n'avoir «aucun état d'âme à en appeler aux électeurs du FN», évoquant un «partage de nos valeurs». Un imitateur l'a piégée en se faisant passer pour le numéro 2 du FN, Louis Alliot. Imprudente, c'est une offre de service qu'elle fit, soulevant ici et là quelques protestations jusque dans son propre parti, dont celle de l'ancien Premier ministre, François Fillon. A gauche, Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste, brode avec habileté : «avec Nadine Morano, nous avions jusqu'alors la musique. Maintenant, nous avons les paroles.» C'est le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui résume le mieux les enjeux du lendemain de ces législatives 2012, affirmant qu'il faut combattre les idées du FN «qui ne sont pas les mêmes que les nôtres et celles des républicains. Il y a une sorte de frontière qui, jusqu'à présent, n'avait pas été franchie et que les dirigeants UMP sont en train de franchir, qui peuvent préfigurer des alliances futures». Depuis les ligues factieuses dans les années 1930, en passant par les années noires du pétainisme en 1940, puis les fascistes de l'Algérie française, la droite avait toujours contenu et lutté contre les extrêmes. Cela durera-t-il ? Les débats politiques après les résultats, ce soir, sur les chaînes françaises en donneront un aperçu.