On nous apprend que «le mouchard» ou le «chrono- tachygraphe» sera mis en application dès la fin juin. Eh oui, parce que c'est urgent. On pourrait même dire que c'est très urgent ! En effet, l'arrêté du... 14 janvier 1972 rend obligatoire l'emploi d'un tachygraphe à bord de certains véhicules automobiles, (eh oui, temporiser pendant 40 années pour ensuite créer la pression aux propriétaires des véhicules concernés en 40 jours, il faut le faire car, il fallait y penser). Depuis le temps que nous avions soulevé ce problème qui ne devrait même pas exister. Il aurait fallu tout simplement inviter les concessionnaires importateurs de poids lourds (marchandises et voyageurs) de n'importer que les véhicules qui en sont munis. Charger les services des mines de procéder à la vérification de la conformité à la réception. Nous aurions gagné quelque 40 années et évité quelques dramatiques accidents et morts d'hommes. Un point c'est tout. Ce système est généralisé de par le monde, avant l'invention du fil à couper le beurre. Peut-être fallait-il attendre la découverte d'une technologie plus récente ! Avoir attendu plus de quarante années, puis ensuite créer la pression sur les transporteurs concernés, cela va engendrer peut-être de la spéculation, alors que cela ne devrait même pas se faire. D'office, les véhicules concernés auraient dû être équipés de ce matériel à l'importation. Alors, pourquoi ? La réponse est certainement chez les décideurs. Sur le plan sécurité routière, nous ne pouvons qu'applaudir et plutôt deux fois qu'une, seulement voilà près de 40 ans que ce problème avait été soulevé, mais… Par ailleurs, on nous dit que ce matériel va enregistrer le temps de travail, comme si la réglementation des temps de conduite existe. Lorsque certains employeurs paient leurs chauffeurs au kilomètre, profitant du désir du gain de l'être humain, le chrono tachygraphe devrait faire également l'objet d'une petite formation auprès des services de sécurité concernés, car sa lecture ou son déchiffrage nécessite un minimum de connaissances. En outre, inviter les services concernés à ne pas retirer le disque à tout bout de champ, car une fois le disque retiré, il portera une entaille, cela pour empêcher les conducteurs de tricher ou de le retirer pour le falsifier, ce qui n'est pas possible d'ailleurs. Pour la petite histoire, du temps de l'héroïque SNTV avec ses autocars oranges, ces chronos tachygraphes étaient montés sur les véhicules, mais lors de chaque contrôle, soit l'appareil ne fonctionnait plus (détérioré par les chauffeurs eux-mêmes), soit il n'y avait pas de disque imprimable. Comment peut-on acquérir des autocars mais pas le papier sensible pour ce faire ? Pour mémoire, déjà, en 1974, suite à un dramatique accident survenu le 6 mai de cette année-là, (16 morts 31 blessés dont 15 dans un état grave), la commission interministérielle de l'époque recommandait la généralisation de l'emploi du tachygraphe (enregistreur de vitesse) et du ralentisseur (3e frein). C'est peu dire ! Peut-on appliquer le dicton qui dit : «Tout vient à point à celui qui sait attendre» ? on en doute. A ce jour, il y a mieux que ce mouchard, mais cela nous en parlerons une autre fois.