Une «minorité» d'opérateurs privés dans le domaine de l'organisation de spectacles «tente de siphonner» – par des moyens détournés – le budget alloué par l'Etat au financement des manifestations culturelles célébrant le cinquantenaire de l'indépendance, a affirmé, hier, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, à la Radio algérienne. S'exprimant dans une émission de la Chaîne III, consacrée au programme des festivités marquant le cinquantenaire de l'indépendance, Mme Toumi s'est insurgée contre une «minorité» d'organisateurs opérant surtout dans l'événementiel et les spectacles, qui entretiendraient des «liens privilégiés avec certaines institutions», et qui tenteraient un «siphonnage du budget public» pour obtenir des marchés, par des voies contraires à la réglementation. «Un argent fou est en train de circuler dans des réseaux pas clairs, pas nets, un phénomène nouveau qui remonte à trois ou quatre ans», a ajouté la ministre tout en considérant, toutefois, que «la situation n'est pas désespérée». Elle a notamment cité le cas de certains «privés» qui auraient tenté, sans y parvenir, selon elle, de «gruger» le ministère de la Jeunesse et des Sports en surfacturant la location de matériel de sonorisation pour le grand spectacle prévu le 5 juillet prochain. Pour la ministre, cette «dérive» est de nature à annihiler tout ce que l'Etat s'est appliqué à faire pour asseoir une industrie culturelle et assurer un «minimum garanti de service public» dans le domaine de la culture. «La construction d'une industrie culturelle n'est pas synonyme de ‘'syphonnage'' dans les poches de partenaires privés», a-t-elle martelé. Relativisant par la suite ses propos, elle a salué la «majorité des (opérateurs) privés» partenaires de son département qui, a-t-elle dit, «acceptent les règles du jeu». Tout en soulignant son intérêt pour un «partenariat gagnant-gagnant entre le public et le privé», la ministre de la Culture a réitéré les engagements des pouvoirs publics à soutenir ce dernier dans la production culturelle, rappelant tout de même que l'accès au financement des projets obéissait à des «procédures». «On ne peut pas faire pression par des coups de fil», a-t-elle ajouté.