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S.O.S. Bendir !
Bande dessinée. Un magazine étonnant mais menacé
Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2012

L'originalité d'un support où les anciens du 9e art côtoient de nouvelles signatures.
Dès l'ouverture du numéro 5 de Bendir le magazine algérien de bandes dessinées, héritier haut en couleur du pionnier M'Quidech des années soixante-dix, on est happé par la rubrique de brèves qui, en quatre-cinq nouvelles et seulement deux pages, donne à découvrir les bruissements, agitations et élans du 9e art dans notre pays. On y apprend, par exemple, que les jeunes créateurs et créatrices, formés dans l'atelier 2011 organisé par le FIBDA (Festival international de la bande dessinée d'Alger) sous la direction du Belge Etienne Shreder, commencent à gagner une reconnaissance internationale ou, du moins, un intérêt pour leurs productions. Ce groupe, qui avait décidé de se nommer «Les Monstres», avait vu ses dessins réunis dans un album éponyme publié aux éditions Dalimen, a vu plusieurs de ses membres invités au 15e Salon international du Comic, du 7 au 10 juin dernier, à Erlangen, près de Nuremberg, en Allemagne.
Ainsi, Rym Mokhtari, Mahmoud Abdoun, Faïza Benaouda, Toufik Mebarki et Nawel Louerrad ont pu exposer leurs talentueuses «monstruosités» dans cette manifestation, bien cotée en Europe notamment. On apprend également que Nawel Louerrad, «l'une des bédéistes les plus remarquées de l'atelier de formation du FIBDA 2011» a vu son récit traduit et publié dans «Words without borders» (Mots sans limites), un magazine online basé à New York et dédié à la littérature internationale. Bendir commente : «Leur choix s'est fixé sur Nawal Louarred pour son graphisme et son propos hors du commun. Grâce à elle, un pas de plus est franchi vers la reconnaissance de la nouvelle BD algérienne». Avec ces jeunes créateurs, on peut parler en effet aujourd'hui d'une nouvelle BD algérienne portant les visions des jeunes générations de notre société.
Et leur émergence n'a été rendue possible que par l'existence, unique dans le monde arabe et peut-être même musulman, de pionniers qui avaient réussi à constituer les bases d'une véritable école nationale. Elle s'est ensuite concrétisée par la création du FIBDA qui se distingue dans le paysage festivalier algérien comme l'un des rares à activer tout au long de l'année et à ne pas se contenter d'être une scène ou une vitrine pour ce qui existe déjà. Au-delà de la qualité et du niveau de sa programmation lors de ses éditions, l'action de formation et de diffusion constituent assurément les points forts de cette manifestation dirigée par l'éditrice Dalila Nadjem et une équipe dynamique et motivée, agissant autour d'elle. On ne peut que souhaiter un bel envol à la première promotion de créateurs formés par le FIBDA dont le talent préfigure de belles carrières, pour peu, qu'à l'image des grands artistes, les «Monstres» ne deviennent pas «Les Grosses Têtes» et poursuivent leur admirable travail dans la force et l'originalité de l'imagination et l'humilité de l'amélioration constante.
Nous apprenons, par ailleurs, que la deuxième promotion, en cours de promotion, s'apprête à débouler lors de la prochaine édition, la cinquième, prévue du 5 au 13 octobre prochain. Elle a déjà choisi son nom, «Les Héritiers», en référence peut-être à leurs aînés en art et à ceux qui se sont battus pour l'indépendance du pays puis pour l'épanouissement de la société.
Autre nouvelle motivante que l'on découvre dans ces brèves qui en disent long : la naissance d'un nouvel album de manga algérien, «Houma Fighter» de Saïd Sebaou, édité en mai dernier par le nouvel éditeur algérien de BD, Z-Link qui sort un autre album manga, «Ghost» de Fella Matougui qui traite, de manière fantastique, du problème de la violence. Une confirmation de l'incroyable engouement pour ce genre, né au Japon et désormais internationalisé, auprès des jeunes Algériens qui, pour beaucoup, y ont été préparés par les dessins animés asiatiques doublés en arabe et diffusés par la télévision algérienne pendant de longues années.
Moins jeune mais aussi vivace, le Pharaon décerné à l'auteur et producteur de films d'animation, Djilali Beskri, qui reçoit ainsi la plus haute récompense de l'ASIFA (Association internationale du film d'animation) remise le 30 mars dernier au Caire. Le lauréat prépare actuellement une longue série intitulée «Papa Neznu conte l'Afrique». Après les brèves de chez nous, celles des autres en deux pages aussi.
Bendir se partage ensuite entre articles et bandes dessinées. Ce mixage est particulièrement intéressant car il permet à la fois de lire des œuvres originales et de découvrir le monde de la BD. Une interview de Saïd Sebaou, précité, nous donne à découvrir ce jeune auteur qui affirme ses ambitions et donne sa version de l'apparition et du développement de la vague manga en Algérie, de même que son souci d'algérianiser le genre. La partie BD s'ouvre sur une œuvre de notre confrère, le HIC, intitulée «2011, année de toutes les révoltes» et dont la subtilité nous empêche de vous dévoiler, au risque de la percer, la chute surprenante. Sachez seulement qu'un ange dans le ciel y commente pour quelqu'un qu'on ne connaîtra qu'à la fin, les bouleversements du monde arabe.
Pour leur part, les auteurs Gyps et Dahmani poursuivent, sous le titre «Oualou en Algérie» les aventures d'un jeune détective émigré, embauché pour retrouver Mina, une jeune fille disparue dans les années 90. Quant à Aïder, toujours fringant, bien que parmi les pionniers de l'aventure bédéiste algérienne, il propose «Les Aventures de Sindbad el Harrague» qui se passent «à quelques lieux de Aïn El Bagrâ, dans un kouri isolé des regards fouineurs et indiscrets» et qui abritent «en aparté un conciliabule entre El Begar, frère de Micha et le juge Begarine», ce qui est assez pour donner le ton de cette BD colorée où le caractère bovin tient une grande place, vous l'aurez deviné. Suit «Dragon Hunter» de Saïd Sebaou (encore lui), épisode à suivre d'un manga au trait en cours d'affirmation qui côtoie la troisième partie de «M'Quidech et l'Hydre à trois têtes» du vétéran Haroun, figure incontournable du 9e art algérien, qui livre ici un conte du passé aux résonnances modernes. C'est ensuite Redouane Assari et son trait précis et raffiné, à l'image de son auteur, qui, lui aussi, livre un conte, mais de science-fiction, sur «La Planète Faruzi». Suivent enfin les planches de l'Andalou au graphisme très créatif et la BD de El Ghoul qui nous emmène dans ses dessins frénétiques au Jardin d'Essai d'Alger.
Au rayon «articles», le magazine Bendir rend hommage à deux disparus : Moebius, un géant du genre qui fut l'un des premiers à soutenir l'ancêtre du FIBDA, organisé à Bordj El Kiffan dans les années quatre-vingt, et Stephane Frank Odoï, bédéiste ghanéen, décédé cette année suite à un accident de voiture et qui avait participé au Panaf 2009 à Alger. A signaler l'article sur le fameux classico Barça-Réal, «nationalisé» par les Algériens !
Tout cette belle exubérance et diversité se termine par un cri d'alarme, «Le mot de la fin ?» de Dalila Nedjam qui n'hésite pas à souligner que Bendir n'a pas paru depuis octobre 2011 et qu'il «agonise» ! Elle en étale franchement les raisons : une mauvaise diffusion et peu de promotion des médias, des tiraillements dans l'équipe, la démotivation des sponsors, etc. Elle montre aussi la richesse du magazine et la générosité d'un projet qui coûte cher. Enfin, elle appelle les lecteurs à sauver Bendir en l'achetant le plus massivement possible. Espérons que cet appel sera entendu et que, pour 200 DA par numéro, ceux qui ont à cœur de voir l'humour, la critique, l'imagination et le rire ne pas perdre d'autres espaces dans notre société, iront chez leur buraliste, donner un peu plus de sens à leur espoir.


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