Le tourisme à Bouira peine à sortir de sa léthargie. Aucune véritable politique permettant à ce créneau de devenir un levier économique pour la région n'a été adoptée. Les responsables qui se sont succédé à la tête de ce secteur durant ces dernières années ne faisaient qu'improviser. Et pour démontrer cet échec de la relance touristique à Bouira, il suffit de voir le nombre décroissant de visiteurs qui s'y rendent, en plus de l'état délétère dans lequel se trouvent plusieurs sites touristiques. Comment peut-on s'attendre à ce que des touristes viennent alors que sur le terrain rien ne se fait pour mieux les accueillir ? Pourtant, la wilaya de Bouira ne manque pas en potentialités à même de l'ériger en un pôle touristique d'excellence. Concernant le tourisme de montagne, la station de Tikjda (El Asnam), Thala Rana (Saharidj), Mimouna (Haizer), situées dans le flanc sud de Djurdjura, sont de hauts lieux touristiques qui pourraient attirer le plus grand nombre de touristes. La wilaya dispose également d'autres atouts touristiques, à savoir le tourisme culturel, thermal, etc. Dans le cadre du développement du tourisme, l'administration a lancé, il y a plus d'une année, le projet d'aménagement de quatre zones à extension touristique (ZET), notamment à Tikjda, Thala Rana, Hammam K'sana et à la forêt Errich. Le projet a été mis à l'écart, le temps que le schéma directeur d'aménagement touristique de la wilaya (SDAT) soit totalement achevé. Il est actuellement son avant-dernière phase. A propos de ce schéma, il s'agit de mettre en œuvre une stratégie permettant au secteur du tourisme de se doter de moyens adéquats. Toutefois, les réalisateurs de l'étude en question se sont arrêtés sur certains points relevant des faiblesses dont souffre le secteur. Parmi ces points l'on retient l'absence d'une offre de qualité quant au produit touristique susceptible de capter une part suffisante de la demande potentielle et une absence flagrante de réseau de transport et de mobilité performants. Ainsi, sur le plan économique local, il a été constaté que l'activité touristique n'exerce aucun impact. La liste des points faibles du tourisme à Bouira est longue. Pour accueillir des visiteurs, il faut des hôtels et des restaurants de qualité. Concernant l'hébergement, la wilaya accuse un retard en la matière. Actuellement, les infrastructures hôtelières existantes peuvent accueillir plus de 600 personnes. Dans ce contexte, la direction du tourisme et de l'artisanat qui ne manque pas d'idées en la matière, tente de réanimer ce secteur agonisant. «Notre stratégie pour développer le tourisme local à Bouira consiste à entamer quelques actions nécessaires et prioritaires d'identification et d'inventaire du potentiel touristique de la wilaya», a souligné Selmi Ammar, premier responsable de ce secteur dans la wilaya. Il indique avoir proposé, dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, des projets d'aménagement des pistes touristiques à Tikjda, au mont de Dirah et au niveau des gorges de Palestro, dans la commune de Lakhdaria. Ce responsable nous apprend, dans ce sens, qu'un guide touristique de la wilaya sera réalisé au courant de l'année 2013. Selon lui, la wilaya de Bouira compte accueillir, dans le cadre du développement du tourisme et suivant les objectifs à réaliser à l'horizon 2017, environ 67 000 touristes nationaux et 3500 étrangers. Elle prévoit de porter ses capacités d'accueil, dans les 5 prochaines années, à 2300 lits, hôtels et hébergement de plein air compris.