Le dernier souk hebdomadaire de Tindouf a vibré, cette fois-ci, à la mercuriale de la truffe. Ce champignon des régions du Sud, très prisé et tant attendu en cette saison, n'était, malheureusement, pas à la portée de toutes les bourses. En effet, le prix du kilogramme pour une truffe, de moindre qualité selon les connaisseurs, n'a pas chuté au-dessous des 500 dinars. On apprécie les truffes à leur calibrage (plus elles sont grosses mieux elles sont), or celles proposées, ce vendredi, étaient un mélange où dominait la toute petite. « De grandes quantités sont arrivées mais celles que vous voyez ici, c'est celles qui n'ont pas été vendues jeudi », expliquent des consommateurs restés sur leur faim. « Ce sont les restes », lance l'un d'eux, quelque peu frustré après avoir tenté, en vain, de négocier. « A ce prix, disent la plupart des clients potentiels, je préfère acheter de la viande ». Selon certains commerçants au détail, le marché de la truffe n'obéit pas à la règle de l'offre et de la demande mais à la main mise des « spéculateurs » qui imposent leur prix. Ces spéculateurs sont, en fait, des acheteurs qui viennent des autres régions du pays spécialement pour la truffe. « Ils sont en contact direct avec les ramasseurs de truffes et achètent au prix fort la meilleure cueillette. Ils la revendent à 1500 dinars le kilogramme, et parfois plus, à des exportateurs qui l'acheminent vers certains pays et plus particulièrement, ceux du Golfe », confie un des détaillants de fruits et légumes ajoutant qu'il ne peut pas prendre le risque de l'acheter à 400 dinars, ou plus, au prix de gros. Si la semaine passée, le prix de la bonne truffe tournait aux environs de 600 dinars, « c'est, explique-t-on, parce que c'était un des premiers arrivages sur le marché et en très faible quantité ». « Ce week-end, ajoute-t-on, une grande quantité est rentrée à Tindouf mais les spéculateurs sont venus, eux aussi, et tout a été bloqué jeudi ».