À Rahbet Ezzitoun, au centre-ville de Laghouat, la mercuriale de “terfass” (truffe) a connu un pic vertigineux jeudi passé. Exposé en grande quantité dans ce marché de fruits et légumes de cette historique placette, ce champignon, très prisé et tant attendu en cette saison, n'est visiblement pas à la portée de toutes les bourses. La grosse est cédée à 1 500 DA le kilogramme, la moyenne est commercialisée à 700 DA et la petite à 600 DA. Des prix défiant ainsi le prix de la viande ovine. Ainsi, en dépit des fortes précipitations de cet hiver, les prévisions des connaisseurs ont été faussées. Les consommateurs de ce champignon se souviennent de l'hiver 1994-1995 où la truffe se vendait à 50 DA le kilogramme. Une aubaine pour les spéculateurs qui ne sont pas étrangers à la hausse du tarif du champignon cueilli pourtant sans le moindre investissement sur les immenses espaces désertiques éloignés du territoire de la wilaya de Laghouat. C'est, en partie, la raison pour laquelle le marché de la truffe obéit beaucoup plus aux décisions des spéculateurs qu'à la loi de l'offre et de la demande, nous dit-on. Tentant de comprendre ce marché juteux et non soumis à l'impôt du fait qu'il échappe au contrôle de l'Etat, un commerçant de détail nous explique que le gros travail est fait par les ramasseurs qui sont souvent des nomades. Cédé la plupart du temps à des prix très bas aux revendeurs et spéculateurs venus généralement d'autres régions, ces derniers “s'entendent sur la tête du consommateur en fixant un prix minimal''. En commerçant au fait de ce marché, le même détaillant nous informe que les prix seront abordables dans quelques jours et permettront au plus grand nombre d'en acheter et d'en ramener chez soi pour en savourer. Pressés de goûter à cette curiosité gastronomique, il faut dire que les régions de Bellil, Tilghemt, Hassi R'mel, Hassi Delaâ, Bouzbeïer et d'autres régions rurales du sud de Laghouat sont envahies par les propriétaires de véhicules accompagnés de leurs parents ou de leurs amis, à la recherche de “terfass”. BOUHAMAM Arezki