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«Alger doit intervenir militairement avant l'aggravation du conflit»
Manthia Diawarra. Directeur de l'Institut des affaires afro-américaines à l'université de New York
Publié dans El Watan le 05 - 07 - 2012

Manthia Diawara est né en 1953 à Bamako. Il est écrivain et professeur de littérature établi aux Etats-Unis. Il a été membre du lobby Transafrica conduit par Harry Belafonte, Danny Glover et Walter Mosley, pour soutenir la candidature de Barack Obama en 2008. Interrogé en marge de la rencontre internationale consacrée au 50e anniversaire de l'indépendance, organisée à la Bibliothèque nationale du 1er au 3 juillet, Manthia Diawarra pense que seule «l'armée algérienne peut déloger les groupes armés d'AQMI, du Mujao et d'Ançar Eddine du Nord-Mali».
-En tant qu'universitaire malien en contact permanent avec Bamako, comment jugez-vous la situation au Nord-Mali ?
Nous sommes dans une impasse en ce moment. A Bamako, il n'y a pas un gouvernement assez solide avec qui il est possible de négocier. La Cédéao est d'ailleurs contestée par les politiciens locaux. Le Conseil de sécurité de l'ONU ne veut pas s'avancer sur le sujet, puisque pour eux, il n'y a pas une vraie menace du terrorisme sur les Américains ou sur les Français.
Donc, je pense que seule l'Algérie pourrait changer la donne, même si elle prône «la solution politique». Le pays qui comprend mieux la situation au Mali reste l'Algérie. Il est le seul de la région à être bien équipé. Alger doit intervenir militairement avant l'aggravation du danger.
-Mais l'Algérie refuse l'option militaire…
Il est vrai que l'Algérie refuse d'envoyer des troupes dans un pays étranger. Mais nous avons devant nous un problème qui concerne les deux pays. Il faut savoir que les salafistes d'AQMI sont Algériens et viennent d'Algérie. Ce sont aussi des opposants radicaux à Alger. L'armée algérienne peut les déloger de la région.
-L'opinion publique malienne acceptera-t-elle une intervention des troupes algériennes ?
Bien sûr, je dirais que 99% des Maliens espèrent un geste des Algériens. Ils n'attendent que l'intervention de l'armée algérienne. Ils sont conscients que l'armée malienne n'a aucune force et ne détient aucun équipement.
-Mais comment a-t-il été possible, pour les groupes armés d'Ançar Eddine, d'AQMI, du Mujao, d'occuper en quelques semaines les deux tiers du Mali ?
Les raisons sont complexes. Depuis le coup d'Etat contre Traoré, le 26 mars 1991, l'armée malienne a été délaissée. Elle a été victime d'un sous-équipement flagrant. Avec la chute d'El Gueddafi, des Algériens et des Maliens qui étaient en Libye sont partis vers le nord du Mali avec des armes de l'ancien régime libyen, en passant par le Niger. Lorsque les groupes armés ont commencé à prendre les villes du Nord-Mali, les Noirs de l'armée malienne ont pris la fuite par peur de représailles. Quant aux militaires maliens d'origine arabe et touareg, eux aussi ont pris la fuite vers le Niger. L'humiliation était telle qu'à Bamako, une mutinerie a conduit au forcing du capitaine Sanogo le 22 mars 2012. Entretemps, devant la désorganisation totale de l'armée malienne, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et Ançar Eddine pouvaient avancer sans crainte. J'ajouterais à cela la nature du régime malien.
-Comment cela ?
Les responsables maliens n'ont jamais pensé à protéger l'intégrité du territoire. Si le Nord-Mali contenait dans son sous-sol des minerais ou de l'or, les Occidentaux auraient tout fait pour soutenir l'armée malienne à combattre les terroristes. Reste à conclure que l'Etat-nation, tel que conçu au Mali, est un concept qui n'est plus viable.
Par ailleurs, il n'est pas certain que le gouvernement malien, même stable, puisse développer les régions Nord, d'autant plus que rien n'a été fait pour intégrer les populations du Nord dans une la vie politique du pays.


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