Le traitement du dossier des attributions des lotissements la Cadat et Haouch Rouiba ne cesse de s'étirer en longueur depuis une quinzaine d'années. Les bénéficiaires, au nombre de 1200 (moins 200, selon l'APC) qui réclamaient une régularisation définitive de leur situation devaient à chaque fois se contenter de promesses sans lendemain des différents responsables . « Le wali délégué de Rouiba s'était déjà engagé à résoudre cette affaire le 4 novembre 2005 et le délai est passé sans qu'il y ait une quelconque solution proposée », regrettera d'emblée Boussedia Abederahman, représentant des bénéficiaires. Ceux-ci menacent même de recourir à des « actions de rue », comme par le passé, pour se faire entendre. Mais qu'est-ce qui empêche donc les autorités d'assainir la situation ? Pas très loquace, l'adjoint du président de l'Assemblée communale, M. Melouk, pourtant très au fait du dossier - il a suppléé le P/APC lors d'une importante réunion traitant du dossier - avance, comme pour noyer le poisson dans l'eau, un problème « d'architecture ? » qui expliquerait « peut-être, dit-il, le blocage ». « Je ne peux rien vous dire d'autre, adressez-vous de préférence au P/APC », nous oriente-t-il. Pour le maire de la ville, Omar Koudri, déjà maire avant 1991, le dénouement serait en phase. « Les dossiers individuels concernant la Cadat ont été transmis à la tutelle et le règlement est en bonne voie », se veut-il rassurant. Pour ce qui est de Haouch Rouiba des « décisions devraient être prises », lâchera vaguement le président de l'assemblée, très mal à l'aise pour communiquer clairement sur ce brûlant dossier. Ces décisions ont-elles trait à un probable remaniement de la liste des bénéficiaires ? « Non ! », affirme l'inamovible maire... Il n'y aura donc pas de « purge ». « Tous ceux possédant des documents administratifs (des décisions d'attribution, ndlr) seront régularisés », tranquillise-t-il encore. Il n'en demeure pas moins que la gestion du dossier a été, selon ses dires, « scabreuse » et entachée « d'irrégularités ». Quel genre ? « Certains dossiers sont incomplets », dit-il, mine d'avouer... le secret de la création. Créés sur initiative de l'APC de Rouiba dans le cadre social en 1989, « ces lotissements ont connu par la suite des situations de réaménagement, de révision et de blocage dues essentiellement aux différents mouvements des Assemblées communales et des organes de gestion provisoires (DEC), engendrant des interférences quant aux listes des bénéficiaires potentiels », lit-on dans le procès-verbal de la réunion consacrée à l'examen du dossier des lotissements Cadat et leur extension ainsi que Haouch Rouiba tenue le 6 août 2005, et ayant regroupé, sous l'égide du wali délégué de Rouiba, des responsables de l'inspection générale de la wilaya, de la direction de la réglementation, de l'urbanisme, des Domaines et de l'APC. Les « conclavistes » avaient rappelé à l'occasion que ces « dossiers » ont été traités par une commission de la wilaya d'Alger et par l'inspection générale de la wilaya et un travail préparatoire a été élaboré suite à une instruction en ce sens émanant de l'ex-wali d'Alger. Celle-ci avait, entre autres, prescrit aux services de la commune la confection d'un dossier technique pour l'aménagement desdits lotissements, et ce, en coordination avec les bénéficiaires potentiels et les services techniques. Lequel travail, estiment des bénéficiaires, est « enterré » par l'exécutif communal, les conclusions du rapport de la commission de wilaya demeurent également méconnues. L'Agence de gestion et de régulation d'Alger (Agerfa) a rappelé au président de l'Assemblée communale dans une correspondance de juin 2005 les « précédentes tentatives » de régularisation restées sans suite. En 1999, indique l'Agerfa, un dossier de régularisation du lotissement de la situation juridique de la Cadat a été déposé par l'APC de Rouiba sans annexer « la liste des bénéficiaires ». « Le dossier a été retourné pour ajouter les documents manquants (...) », précise l'agence dans la correspondance précitée. « C'est la tutelle (le wali délégué, ndlr) qui tranchera », conclura le maire de Rouiba... sans accorder l'ombre d'un délai !