L'affaire des lotissements de Rouiba, qui dure depuis plus de 14 ans, a connu son épilogue à l'issue d'une réunion extraordinaire tenue à l'APC de cette ville. Il s'agit de 1 300 lots de terrain à bâtir répartis sur trois lotissements qui ont été attribués en 1991 par l'APC FLN avant que le FIS, qui lui succède, n'en décide d'apporter ses propres modifications. Le dossier sera bloqué jusqu'en 1997, date de l'avènement de la DEC qui décide elle aussi d'établir d'autres listes complémentaires, rendant ainsi le dossier embrouillé et difficile à gérer. Plusieurs manifestations de protestation ont été organisées, notamment par les premiers bénéficiaires, mais sans résultats. Ces derniers décident alors de créer une association pour continuer leur combat. Leurs efforts ne seront pas vains, puisque le wali-délégué décide enfin de mettre en place une commission spéciale pour assainir le dossier. Aux termes de deux mois de travail, la commission découvre de nombreuses irrégularités : plusieurs listes d'attribution établies à des dates différentes, des doubles affectations, de fausses décisions d'attribution, etc. Un rapport a été adressé au wali-délégué qui recommande à son tour à l'APC d'assainir la situation dans les meilleurs délais. Mais la réunion de mercredi a été précédée par une rumeur faisant état de la modification des listes et de la réintégration d'autres bénéficiaires, notamment des membres d'APC. Ce qui a conduit de nombreux citoyens à se regrouper, mercredi, devant le siège de l'APC pour “surveiller de près” le déroulement des travaux de l'assemblée. Des policiers et des membres de CRS se sont déployés, par mesure de sécurité, devant le siège de l'APC. La tension est montée d'un cran lorsqu'on refusa au président de l'association de prendre part à la réunion en qualité d'observateur. Une décision qui a alimenté davantage les supputations distillées la veille. Mais l'intervention du P/APC, qui a promis à la foule la régularisation des lots dans une quinzaine de jours, a calmé les esprits. La réunion s'est alors poursuivie sous haute surveillance des citoyens et… des CRS. Elle sera sanctionnée par un communiqué où il est question de la régularisation du lotissement Cadat et de son extension, ainsi que celui de Haouch Rouiba. Le communiqué, dont nous détenons une copie, ajoute que “l'assemblée a décidé de maintenir la liste des bénéficiaires de l'année 1991 avec la réintégration des autres bénéficiaires écartés”. Le document fait état également du “maintien et de l'approbation de la liste des sites haï Nasr et les 3 Caves et la réintégration des bénéficiaires écartés des sites de Haouch Rouiba, El Merdja et celui du site dit CEM”. Le contenu de ce document ne fait pas l'unanimité, notamment au sein de l'association présidée par M. Boussedia Abderrahmane. “L'APC n'a pas tenu compte des recommandations de la commission mise sur pied par le wali-délégué car nous avons demandé dans notre requête d'annuler tous ces cas et de n'accepter que les vrais bénéficiaires”, affirme-t-il. Il s'agit, selon nos informations, de plus de 1 187 lots disséminés dans le lotissement Cadat (638 lots), Haouch Rouiba (403 lots) et l'extension (146 lots). M. Boussedia ne compte pas rester les bras croisés. Il promet une réunion d'urgence de son association pour décider des démarches à entreprendre. M. T.