Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) à Alger a organisé lundi dernier en son siège un hommage au poète Djamel Amrani, disparu le 2 mars de l'an dernier. A travers cette commémoration, sont évoqués d'autres écrivains, poètes chercheurs et dramaturges, à l'exemple de Rachid Mimouni, Tahar Djaout, Anna Gréki, Jean Sénac, Azzedine Medjoubi. Dans son intervention, le directeur du CNRPAH a relevé que Djamel Amrani, en plus de sa poésie et de son passé de résistant, a fait découvrir à la jeunesse algérienne à travers ses émissions de radio de grands poètes comme Nazim Hikmet et Pablo Neruda. De son côté, la poétesse Samira Negrouche a récité des poèmes de l'auteur disparu. Des poèmes où déchirures, exil intérieur et amour se chevauchent pour se traduire en images montrant ces tréfonds humains vrillés et une conscience en quête inassouvie de quiétude. « D'abord moi-même Sans brouillon Je rends à la mort Ma fixité d'écrire Il n'arrive jamais rien qui blesse sauf La force impérieuse de penser à travers le jour qui s'enterre à ma place. » A son tour, l'ancien directeur du Théâtre régional de Béjaïa, Arezki Tahar, a lu un texte qu'il a écrit en hommage au poète, qui se termine par ces vers : « Porte-parole En des lieux de déshérences Porter souffle sur les nuits de nos agonies Et faire se germer des étoiles Dans notre regard exsangue pour retrouver les chemins de la lumière. » Suit une projection d'un documentaire réalisé par Arezki Tahar sur Djamel Amrani en février 2000. Le poète rendait hommage à Rachid Mimouni et à Azzedine Medjoubi. Tout en évoquant leur parcours, il rappelle les tragédies vécues jusque-là par l'Algérie. Un pays aux blessures sempiternelles où se sont noyés tous les espoirs après les lendemains de la fête. Une fête qui était de courte durée laissant place à la haine et aux drames. Quand la mort saisit le vif, il ne reste au poète qu'à ruminer son impuissance face à l'horreur. « C'est terrible quand tout bascule (...) Que faire pour que cesse le crime ? », disait Djamel Amrani.