La ville de Mahdia (ex Burdeau), 50 km à l'est du chef-lieu de wilaya de Tiaret, vit au rythme de l'insécurité qui régente le quotidien de ses populations. La ville dont la population est estimée à 32 000 âmes tente de s'organiser. La violence n'est bien sûr pas l'apanage de cette ville mais les dernières affaires en date ont été à l'origine de la montée au créneau d'une bonne frange de la population qui ne voudrait plus subir les contrecoups des fléaux qui minent son existence, selon les termes d'une déclaration signée par des dizaines de citoyens et remise à notre bureau. Hier, des citoyens ont failli marcher dans la ville mais leur trop plein de rancœurs a été atténué par les autorités civiles et sécuritaires qui avaient promis de « circonscrire le mal en commençant par l'organisation, aujourd'hui mercredi, d'une rencontre débat au siège de l'APC ». Mahdia venait en effet de vivre à deux affaires distinctes qui ont choqué. L'une a trait à l'agression par une bande composée de huit personnes cagoulées qui tentaient de soutirer de l'argent à un médecin en plein centre ville, mercredi dernier. N'eut été un réflexe d'autodéfense de la victime qui se serait servie d'une arme pour faire fuir les assaillants, le pire aurait pu se produire. Un cas loin d'être isolé puisqu'une autre affaire liée à un outrage à un fonctionnaire (policier) venait de défrayer la chronique locale. Une affaire qui a plutôt mis en émoi la population qui venait d'apprendre que la famille de ce policier qui eut le courage de faire son travail (retrait du permis de conduire à un contrevenant) a été attaquée chez elle à Hamadia, 8 km plus loin par des amis de la personne incriminée qui venait d'écoper par ailleurs de six mois de prison ferme. Poussée de violence La femme du policier a échappé à ses agresseurs qui ont incendié la maison en s'en prenant même à sa personne en tentant de la stranguler. Hier, le P/APC, M. Blaha Abdelkader et le chef de sûreté de daïra de Mahdia, joints par téléphone, bien que reconnaissant les faits tentent de circonscrire ce regain de violence par « un manque de perspectives pour les citoyens de cette contrée ». « Cette localité est pourtant concernée, affirme t-il, par un conséquent programme de développement créateur d'emplois pour les jeunes ». « Mahdia dispose d'une enveloppe de 30 milliards de cts pour parachever d'importantes opérations liées à l'assainissement, l'AEP mais aussi dans le domaine du bâtiment », a-t-il rappelé en pensant que « cela n'explique pas cette poussée de violence étrangère à nos moeurs. » La ville, cinquième en importance, en terme de concentration humaine a besoin certes d'infrastructures mais les abus constatés relèvent d'une « criminalité » pour laquelle on fait face, dira M. Beldjouher Belkacem, chef de sûreté de daïra qui nous apprend que « les agresseurs sont souvent arrêtés avant que les victimes ne viennent déposer plainte ». Il y eut, dit-il, pour les trois derniers mois, plus d'une centaine d'arrestations et une vingtaine de prévenus ont été placés en détention préventive.