Après leur impressionnante marche réprimée à l'entrée d'Alger, les milliers de gardes communaux qui voulaient atteindre le siège de la présidence de la République ont été finalement contraints de rebrousser chemin. Ils sont repartis, durant la nuit de lundi à mardi, à Blida, d'où ils ont entamé leur action de protestation pour «un statut digne de leurs sacrifices pour la sauvegarde de la République». «Nous avons décidé de retourner à Blida car il était impossible d'avancer vers le siège de la Présidence, vu l'impressionnant dispositif sécuritaire mobilisé au niveau de Birkhadem pour stopper notre progression», nous déclare Aliouet Lahlou, délégué national des gardes communaux et représentant de la wilaya de Bouira. Selon lui, ce repli n'est pas synonyme d'abandon de la contestation ; au contraire, dit-il, d'autres actions seront organisées jusqu'à satisfaction des revendications de ce corps. «Les gardes communaux sont tous à Blida. Nous avons dû reculer, mais nous n'abandonnons pas nos revendications», dit-il, précisant que des concertations seront ouvertes pour réfléchir aux actions à mener à l'avenir. Mais la marche de lundi n'est pas un échec. Les protestataires ont réussi à obtenir un rendez-vous avec le secrétariat général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Une délégation des gardes communaux sera reçue aujourd'hui (hier, ndlr) par les responsable de la tutelle», indique notre interlocuteur. Aliouet Lahlou fait, dans ce sens, le bilan des affrontements les ayant opposés aux services de sécurité. Il parle d'une soixantaine de blessés et de 400 agents arrêtés, dont 150 ont été libérés dans la journée d'hier. Les gardes communaux, qui ont réussi l'une des plus longues marches de l'histoire de l'Algérie (un trajet de 50 km parcouru à pied), réclament, rappelons-le, la révision de leur statut particulier. Leur effectif actuel, selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, est de 93 000 éléments à l'échelle nationale. Plus de 4000 d'entre eux ont été tués dans le cadre de la lutte antiterroriste.