Les derniers cèdres de la station climatique de Tikjda risquent l'extinction. Et pour cause, un incendie dévastateur, qui s'est déclenché dans l'après-midi d'avant-hier, a réduit en cendres, en quelques dizaines de minutes, plus de cinquante hectares d'une forêt peuplée d'espèces endémiques que sont le cèdre de l'Atlas, le chêne vert et autres espèces végétales. Les colonnes de fumée étaient visibles à une vingtaine de kilomètres. Le vent qui soufflait fortement du sud-ouest, selon les agents du parc national du Djurdjura, a attisé les flammes qui ont débordé jusqu'à quelques dizaines de mètres du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (CNSLT). Les cèdres et chênes verts qui couvraient les flancs du Chapeau du gendarme ont été consumés par le feu. Idem pour toute cette forêt que l'on pouvait admirer à gauche, en allant vers Thighzert. Il n'en reste que des troncs calcinés. Triste image d'un parc national, classé pourtant par l'Unesco comme réserve de biosphère et patrimoine naturel de l'humanité. Les espèces animales ont aussi été victimes de l'incendie. En fin d'après-midi d'hier, le feu n'était pas complètement maîtrisé. Cependant, le danger guette la réserve intégrale de Thighzert, non loin des foyers d'incendie. Si les flammes atteignent cette réserve, à Tikjda, il ne restera que des rochers à admirer. Sur le terrain, il faut noter que jusqu'à hier, les éléments du Parc national de Djurdjura et de la Protection civile n'ont pas pu freiner l'avancée des flammes. Le terrain accidenté et surtout l'inexistence de pistes ont considérablement ralenti l'accès à la forêt pour tenter d'éteindre le feu, ce qui a probablement fait que ce désastre écologique ait pris cette ampleur. Quant à l'origine de l'incendie, un garde forestier n'a pas écarté l'acte criminel. Ce n'est pas la première fois qu'un incendie se déclenche dans la région. Depuis celui de 1998 qui ravagé les deux tiers de la cédraie de Tikjda, plusieurs foyers d'incendie se sont déclarés ces dix dernières années. Si les pouvoirs publics ne mettent pas les moyens adéquats pour sauvegarder ce qui reste du cèdre de l'Atlas, cette espèce risque de disparaître des hauteurs du Djurdjura.