Inscrit parmi les zones protégées de la planète par l'Unesco, le parc national du Djurdjura intégré dans le réseau mondial des réserves biosphères (M.A.B depuis le 15/12/1997), ne cesse de subir les affres d'une dégradation sans égal ces dernières années. En plus des effets dévastateurs des actes de braconnage, de destruction des nids et de la pollution qui gagne du terrain, les incendies de forêt viennent pour finir avec le peu de tissu floral qui subsiste. En effet, après le grave incendie ayant dévasté une bonne partie de la cédraie de Tala Rana, une réserve située au contrebas du mont de Lalla Khadidja, le mois de juillet dernier, le début du mois en cours à vu partir en fumée l'une des dernières réserves de cèdre noir de Tikjda, un site situé à une trentaine de kilomètres au nord-est de Bouira. L'incendie qui s'est déclenché dans la soirée du 31 août dernier n'a pu être maîtrisé que dans la journée du 4 septembre. Selon les estimations faites par les services de la Protection civile, une soixantaine d'hectares de forêt a été détruite. D'autres estimations portent l'ampleur du désastre occasionné à plus de 130 hectares. Ce qui dévaste ce qui a été épargné par le dernier plus grave incendie enregistré en ce lieu en début de septembre 2001. Les éléments de la Protection civile de Bouira, épaulés par leurs collègues venus en renfort de Tizi Ouzou, se sont ainsi battus avec les flammes durant pratiquement 5 jours pour arriver enfin à sauver une maigre partie de la cédraie ceinturant le complexe touristique du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (CNSLT) et le lieudit Tighzert, au moment où la plus grande partie du tissu floral qui fait la beauté des lieux est totalement réduite en cendres. Les responsables du parc national du Djurdjura, ceux de la Conservation des forêts de la wilaya ainsi que ceux de du CNSLT,qui disent avoir mobilisé tous les moyens humains et matériels disponibles, regrettent que de tels incendies reviennent à chaque fois endeuiller les espaces protégés. Cependant, si de ce côté l'on se félicite de l'agilité dont il aurait été fait preuve, d'autres personnes que nous avons interrogées regrettent le fait que des mesures de prévention des incendies en ces lieux n'aient pas été observées de façon sérieuse. L'on cite l'absence de simulation dans les lieux inaccessibles et plus particulièrement l'absence d'entretien des pistes permettant aux sapeurs-pompiers d'y accéder. Par ailleurs, l'on note qu'un nombre important d'animaux sauvages a péri, dont initialement la population du singe-magot qui se trouve totalement bouleversée.