L'attentat contre les Twin Towers du World Trade Center (WTC), le 11 septembre 2001, allait confirmer ce que beaucoup ne voulaient pas admettre : l'influence du wahhabisme dans la mouvance islamiste armée. Au-delà du fait avéré de l'implication de ressortissants saoudiens parmi les pirates de l'air qui ont détourné et précipité trois avions de ligne sur les tours jumelles du WTC, le Pentagone et crashé le quatrième en Pennsylvanie, le courant radical salafiste saoudien est également à l'origine des attentats qui auront lieu au sein même du sanctuaire du wahhabisme en 2003 et 2004. Ryad fut ébranlée par deux fois par des kamikazes qui ont visé des quartiers résidentiels où vivent, entre autres, des ressortissants étrangers américains notamment. Cela sans compter les nombreux accrochages entre terroristes et forces de sécurité saoudiennes que les autorités ont plus ou moins tenté de minimiser business et pétrole obligent et qui ont émaillé l'actualité quotidienne dans le royaume. Car il convient de préciser qu'avant le 11 septembre 2001, Ryad et Dahran ont été tour à tour le théâtre d'attentats aux véhicules piégés. Ces attaques ont été comptabilisées par les Occidentaux, les Américains en premier, et les officiels saoudiens comme étant des représailles à l'implication de l'Arabie Saoudite dans la première guerre du Golfe aux côtés des Etats-Unis. Il faudra attendre 1998 et le double attentat contre les intérêts américains à Nairobi et à Dar Es-Salem pour que Washington désigne enfin Oussama Ben Laden et son organisation comme responsables de ces actions criminelles. La riposte décidée par Clinton a donné le coup d'envoi à une offensive américaine contre les talibans d'Afghanistan qui se soldera trois ans plus tard par une offensive contre le régime intégriste de Kaboul. La multiplication des attaques ciblant aussi bien des objectifs saoudiens qu'étrangers à Ryad et dans d'autres villes du royaume après le 11 septembre 2001 sera nettement perceptible, surtout à la suite de la vaste offensive opérée par les autorités de Ryad sous la pression des Etats-Unis dans les milieux se disant proches d'Al Qaîda et d'Oussama Ben Laden, après avoir agi en sous main et aidé financièrement des organisations subversives intégristes dans les pays arabes et musulmans. Et ce jusqu'aux plus hautes sphères de la monarchie. En effet, les chiffres avancés par Ryad font état de 400 à 600 personnes arrêtées dans le cadre d'opérations anti-terroristes lancées à travers le royaume, ce qui est considérable et qui révèle, une fois de plus, l'influence du wahhabisme dans l'embrigadement et la constitution de groupes armés intégristes aussi bien à l'intérieur du royaume qu'à l'extérieur dans ce que certains spécialistes ont vu comme étant la dimension internationaliste d'Al Qaîda... Dés lors, et à la suite des attentats qui auront lieu à travers le monde, à Djerba en Tunisie, au Maroc, en Indonésie et en Espagne, entre autres, et qui apporteront la confirmation de l'implication du courant wahhabiste y compris dans des groupes et des mouvements terroristes d'implantation locale ou, en d'autres termes, la confirmation qu'il sert bien d'idéologie de la terreur au grand dam des Américains, y compris des faucons du Pentagone et de l'administration Bush qui s'obstinent à en minimiser les conséquences néfastes pour la paix et la stabilité internationales. Et pour preuve, la commission d'enquête du Congrès américain sur les attentats du 11 septembre 2001 a vu son rapport être amputé d'une trentaine de pages dans lesquelles il était essentiellement question de l'implication des milieux saoudiens et du rôle de l'Arabie Saoudite, et ce, sur instruction de la Maison-Blanche qui a invoqué l'argument de la sécurité nationale. Trois ans plus tard, des spécialistes américains font remarquer que l'assèchement des circuits financiers, notamment à partir des milieux saoudiens et d'obédience wahhabite, réclamé par les Américains, ne s'est pas achevé. Tout cela montre que la lutte contre les relais wahhabistes dans les milieux terroristes reste toujours d'actualité. Les attentats récents en Irak et en Indonésie le prouvent s'il le fallait...