Le pilote suspecté d'avoir formé 4 des 11 kamikazes sera bientôt extradé vers les USA. Lotfi Raïssi, pilote algérien suspecté d'avoir formé quatre des pirates de l'air de l'avion qui s'est écrasé sur le Pentagone, avait été arrêté après l'émission d'un mandat d'arrêt international par les Etats-Unis. Il a comparu vendredi devant le tribunal de Bow Street (Londres) qui a confirmé son maintien en détention jusqu'à la prochaine audience fixée au 5 octobre. Les Etats-Unis disposent de soixante jours pour transmettre leur demande d'extradition selon le ministère britannique de l'Intérieur. Il était l'un des principaux instructeurs de quatre pilotes responsables des détournements, a déclaré devant la cour le procureur Arvinda Sambir. D'après cette magistrate, Lotfi Raïssi s'est rendu à plusieurs reprises aux USA, en juin et juillet, notamment le 23 juin à Las Vegas, une visite au cours de laquelle il est soupçonné d'avoir rejoint l'un des pirates présumés pour un vol vers l'Arizona. Il était là pour s'assurer que les pilotes étaient capables et entraînés pour l'«opération kamikaze». Le suspect avait obtenu son brevet de pilote aux Etats-Unis en 1997, dans la même école d'aviation fréquentée par quatre des pirates de l'air présumés. Des employés de l'école d'aviation Sawyer, à Phoenix ont affirmé se souvenir de Raïssi pour l'avoir vu utiliser maintes fois un simulateur de vol, il y a deux ans. «Il venait souvent avec un groupe d'hommes réunis autour du simulateur», ont-ils précisé. Lotfi Raïssi est recherché aux USA pour avoir donné de faux renseignements alors qu'il postulait au brevet de pilote. Il avait manqué de signaler une condamnation pour vol et une opération chirurgicale au genou. Ces charges sont appelées à être étendues selon la magistrate Arvinda Sambir. L'accusation de meurtre est même examiné. L'avocat du suspect, Richard Egan, a fait savoir que son client niait ces allégations. «Il dément catégoriquement toute implication dans la terrible tragédie», a-t-il déclaré devant le tribunal. Lotfi Raïssi, qui habitait près de l'aéroport d'Heathrow, a été arrêté ce week-end, de même que trois autres personnes par la police antiterroriste. Après les avoir entendues au début de cette semaine, la police a demandé une prolongation de 48 heures de la garde à vue de Lotfi Raïssi et d'Abou Imad, 44 ans. Une femme de 25 ans et un homme de 29 ans ont, en revanche, été relâchés sans être inculpés. Dans le Leicester, dans le centre du Royaume-Uni, trois personnes interpellées mardi et placées en garde à vue dans le cadre de la loi sur le terrorisme étaient toujours détenues. Selon la police, leur arrestation est liée à celle d'islamistes présumés en France et en Belgique. Scotland Yard a, de son côté, confirmé que 11des pirates de l'air présumés étaient passés cette année par des aéroports anglais. Dix ont fait escale dans les aéroports de Gatwick ou Heathrow en provenance de Dubaï entre avril et juin. Et tous ont pris des vols sortant du pays dans les trois heures suivant leur arrivée. Un onzième pirate de l'air présumé a transité par la Grande-Bretagne en janvier. En Allemagne où les opérations contre les Twin Towers et le Pentagone auraient été fomentées, le procureur général fédéral allemand Kay Nehm vient d'ouvrir une information judiciaire contre six personnes d'origine arabe soupçonnées d'«appartenance à un groupe terroriste» à Hambourg (Nord). Selon l'hebdomadaire allemand Focus, le groupe aurait été en contact avec Mohamed Atta, le kamikaze qui était à bord du premier avion qui s'est écrasé contre l'une des tours du World Trade Center à New York. La sécurité a été renforcée hier autour du consulat de Grande-Bretagne à Hambourg en raison d'«une menace» contre le bâtiment annonce le Foreign Office à Londres. Kamel Daoudi, un Algérien de 27 ans, qui avait été arrêté mardi avec deux autres hommes de 29 et 35 ans dans deux maisons de Leicester - centre de l'Angleterre - a fait l'objet d'une expulsion vers la France. Il est actuellement placé en garde à vue dans les locaux de la DST (contre-espionnage français) à Paris. Soupçonné par la justice française d'appartenir à un réseau islamiste: les juges antiterroristes doivent l'entendre dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 10 septembre, concernant des menaces contre les intérêts américains en France. Né à Alger, de parents algériens, Kamel Daoudi a séjourné en France pendant plusieurs années. Il a été arrêté à Leicester en possession de faux papiers d'identité dans le sillage d'une enquête sur un réseau islamiste démantelé la semaine dernière dans la région parisienne. Ce sont les policiers de la DST qui, au cours des interrogatoires de sept suspects, avaient fini par apprendre que Daoudi était parti pour Leicester. Ses sept présumés complices ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme» et écroués mardi à Paris dans le cadre de cette information.