Dans leur loge, le couple chorégraphe reprend son souffle, dans la paix des coulisses du Théâtre nationale algérien (TNA). En tenue de spectacle, haut noir, pantalon rouge, pieds nus et cœur battant, Samah Smida et Fares Fattane atterrissent peu à peu sur terre après avoir fait voltiger corps et âme dans l'espace et le mouvement. Jeudi soir, les planches de la scène, en face du square Port Saïd, ont vibré à l'universel avec la générale du spectacle de chorégraphie intitulé « La fin...ce n'est qu'un commencement », première production de la jeune coopérative Wach, créée en 2005, avec le soutien du Centre culturel français d'Alger (CCF) et l'Office national des droits d'auteur (ONDA) ainsi que l'assistance de la chorégraphe, Nacéra Belaza. « Si seulement nous savions qu'il suffit de regarder à l'intérieur de nous-mêmes ! », lit-on sur la présentation du spectacle. Sur fond de musique indienne ou africaine, dont la texture semble transfigurée par la bouleversante présence du couple sur scène, Fares et Samah imposent leur sincérité à travers une chorégraphie puissante, sensuelle, qui transcende le langage, car évitant de tomber dans la théâtralité. Enfants de l'Institut national des arts dramatiques de Bordj El Kiffan (INAD), les deux jeunes partenaires ont depuis longtemps rompu avec les répertoires dits traditionnels pour explorer leur identité, l'identité à travers l'expression même de leur intime univers. Le spectacle sera joué le 18 de ce mois à Tunis dans le cadre des « Rencontres Femmes », « Guerre et création », le 20 mars, Samah et Fares seront de retour au TNA , les 6 et 7 avril, ils seront respectivement à Ramallah et à Jérusalem, invités par le festival du First Group Ramallah. La coopérative Wach prépare un nouveau spectacle : Entre le talon et la terre.