A l'unanimité, le choix de la grève a été adopté hier par les militants du Snapap à Constantine à l'occasion d'une assemblée générale tenue à l'hôpital psychiatrique de Djebel El Ouahch. Environ 150 représentants syndicalistes étaient présents à cette réunion couronnant une longue série d'assemblées, destinées à étudier l'option d'une grève de plusieurs jours prévue pour début mai prochain. La réponse de la base semble constituer la tendance générale au sein du syndicat, affirme Layachi Benmili, responsable du bureau de wilaya, qui explique ce choix par les récentes évolutions du dossier des travailleurs et notamment la question des salaires. A ce sujet, Benmili a rejeté dans un discours acerbe prononcé à l'occasion, les arguments avancés par le chef du gouvernement contre la revendication salariale. « Si notre économie n'est pas productive, ce n'est pas la faute des employés », dira-t-il. Et d'ajouter : « Le président de la République n'a qu'à révoquer Ouyahia si ce dernier est incapable de faire avancer cette économie. » La dignité de l'employé est dans son pouvoir d'achat et si réforme il y a, elle doit être destinée d'abord à l'administration et commencer par augmenter les salaires, faute de quoi le mal qui ronge les administrations ne sera jamais endigué, estiment des syndicalistes offusqués par le cynisme avec lequel cette revendication est liquidée. L'avant-projet des nouveaux statuts de la fonction publique était également à l'ordre du jour de l'assemblée, puisque le texte est soumis au débat à Constantine, choisie par le bureau national, parmi 5 wilayas qui ont la tâche de l'évaluation et la critique. Et selon le secrétaire général, l'avant-projet contient plus de tares que de points positifs citant comme exemple la hiérarchisation des employés et l'article 87 bis imposé, dira-t-il, à une époque où l'Algérie était soumise totalement au FMI. Le réquisitoire a touché aussi le problème posé par le décret 80/303 relatif à la gestion des œuvres sociales qui soumet toute demande d'agrément au... FLN, comme au temps où il était parti unique. Le Snapap, qui fête ses 16 années d'existence, ne cesse de réclamer, en effet, sa participation et la participation de tous les syndicats dans la gestion des fonds des œuvres sociales jusque-là tenues exclusivement par l'UGTA. Avec autant de véhémence, la critique est lancée envers le contrat social « animé par l'UGTA qui ne représente qu'elle-même et un patronat qui ne pense qu'à ses intérêts ». Encore un sujet sur lequel l'exclusion pratiqué par le pouvoir est stigmatisée à chaque sortie du Snapap qui fait preuve d'une détermination exemplaire à Constantine dans sa démarche et son déploiement..