Si la wilaya de Mila est sortie quelque peu de l'anonymat durant la présente décennie, elle le doit certainement à l'émergence d'une dizaine de sources thermales exploitées et aux vertus thérapeutiques indéniables de ses eaux. Les stations thermales les plus connues et les plus visitées sont, sans conteste, les 5 sources de Mechta Smra, dans la commune de Téleghma, 65 km au sud du chef-lieu de wilaya. Grâce à ses potentialités thermiques et à ses atouts naturels, Mila s'est taillé, au plan touristique, une vocation de carrefour du thermalisme. La forte demande enregistrée d'une année à l'autre en la matière en est la parfaite illustration. D'autres localités ont vu l'éclosion de sources naturelles, comme la commune de Aïn Melouk (Hammam Touama), Hamala (Hammam Beni Haroun), Hammam Ouled Achour, dans la commune de Layadhi Barbès et celle de Beni Guecha, dans la commune qui porte le même nom.Beaucoup de spécialistes s'accordent à dire que les analyses effectuées sur les eaux thermales de la wilaya de Mila donnent des indications thérapeutiques fort curatives, notamment dans les domaines des séquelles de traumatismes ostéro-articulaires, affections rhumatismales dégénératives, neurologiques, de la sphère ORL, broncho-pulmonaires, ainsi que les affections de l'appareil digestif et urinaire. Engouement croissant des curistes La mémoire collective raconte que les actuels exploitants des cinq sources de Téleghma, découvertes il y a près de 12 ans, étaient des agriculteurs, qui, en réalisant des forages illicites, destinés à l'irrigation de leur champ, découvrirent en lieu et place de véritables gisements d'eau chaude.C'est ainsi que, de simples fellahs, ils se sont mus en investisseurs. Les installations, érigées tout autour de ces sources, ne répondent, certes, pas aux standards en vigueur, mais cela n'a aucunement empêché l'activité de prendre son essor. Les établissements Safsaf, Ouled Aïssa, Ouled Djali, en passant par les Frères Chaouch, quoique manquant de commodités et autres prestations, enregistrent un taux de fréquentation qui va crescendo, avec des pics durant les week-ends. «Des familles et des couples venant du Constantinois et des wilayas limitrophes s'en donnent à cœur joie», remarque un gérant d'une station thermale. L'engouement est d'autant plus croissant, sachant que les prix pratiqués sont largement motivants et la relaxation et le repos garantis. Et pour cause : une séance réparatrice dans un bassin collectif coûte à peine 100 DA et 200 DA l'heure lorsqu'on opte pour une chambre (genre piscine) individuelle. Pour Lazhar Teboub, inspecteur du tourisme, «une amélioration qualitative est perceptible ces dernières années, par rapport à 2005, au niveau de ces établissements, mais il y a surtout urgence à préserver ces atouts et les canaliser de sorte à créer de la richesse dans un cadre réglementaire». Abdelaziz Boubidi, chef de service tourisme partage l'avis de son collègue : «Il est impératif de mettre le thermalisme au diapason des standards modernes et d'adapter sa gestion et sa gérance aux textes réglementaires. D'ailleurs, c'est à cet effet que 9 sources ont été attribuées dans le cadre de la concession ministérielle, impliquant un cahier des charges type faisant obligation aux exploitants de mettre en place les équipements hôteliers et sanitaires dans le but de réhabiliter qualitativement la notion de prestations de services, et améliorer la prise en charge des curistes», indique-t-il.