Mohamed Barki dirige le camping le Grand Bleu situé à Chenoua, à l'ouest de Tipasa. Il revient dans cet entretien sur l'actuelle saison touristique traversée par le mois sacré du Ramadhan et les projets qu'il envisage de lancer dans le futur. -A quand remonte le début de l'exploitation du camping le Grand Bleu ? Cela remonte à 1996. A cette date, j'ai obtenu l'exploitation grâce aux enchères. J'étais le plus offrant. Le camping était dans un état lamentable. Il ressemblait à une décharge publique ! Durant dix ans, toutes les recettes ont été réinvesties. Notre objectif est toujours d'être un modèle dans le tourisme propre et familial, de donner du plaisir et de la joie à nos clients. Nous avons mis à la disposition de nos clients des registres de doléances pour être à l'écoute et améliorer les conditions de séjour. La preuve est que le Grand bleu est un camping convoité au niveau national et international grâce à cet effort continu d'amélioration des prestations. Nous avons un respect total pour nos clients. Chaque client prépare un budget pour les vacances. Passer des vacances est une culture. Nous voulons être à la hauteur de l'effort financier que fait le client. Nous avons pu créer une grande famille depuis le lancement de nos activités touristiques professionnelles. Des Algériens qui vivent au Canada, en Grande-Bretagne, en Espagne, en France, en Italie et ailleurs, viennent passer des vacances chez nous. Le Grand bleu est devenu un lieu de rencontres, de retrouvailles entre familles. -Pour y arriver, il fallait bien créer un certain environnement... Absolument. Le tourisme exige le respect des normes de sécurité, d'hygiène et d'animation. Cette année, nous avons des problèmes de distribution d'eau potable. Nous tentons de compenser le manque par des citernes de 20 000 litres. L'approvisionnement se fait chaque jour. On ne peut pas passer des vacances sans eau ! Dans le volet animation, nous avons un programme artistique riche : spectacles de clowns, de magiciens, des soirées musicales et des jeux sportifs. Le but est de créer un cadre convivial. Le Grand bleu est réservé à ses clients. On n'autorise pas l'accès à des passagers pour 100 ou 200 DA. Nous voulons que nos clients savourent leur séjour sans être perturbés. Nous voulons qu'ils gardent de bons souvenirs. C'est notre conviction. -Qu'en est-il de l'exploitation de la plage ? Nous appliquons la législation en vigueur, notamment le décret portant sur l'exploitation des plages. Il faut rappeler que chaque année, l'administration communale et les services de la wilaya recourent aux enchères pour la location des plages. Et chaque année, le Grand bleu débourse 2 millions de dinars pour financer la location de la plage, le nettoyage, la sécurisation des lieux avec la présence d'agents jour et nuit. Nous avons installé des parasols paillote pour donner un cadre agréable aux vacanciers. Malheureusement, nous sommes attaqués par des articles de presse méchants sans que nous ayons le droit de donner notre point de vue. Un travail non professionnel. Il y a comme une volonté de régler des comptes. Cela dit, le camping Grand bleu active dans la légalité et dans le respect des règles et des lois. Nous ne sommes pas défaillants. Si nos clients étaient mal servis, à ce moment, nous aurions peur de la mauvaise publicité. Mais, tant que nos clients sont satisfaits... nous avons la conscience tranquille en ce sens que nous tenons à appliquer les règles professionnelles en matière touristique. Et ceux qui travaillent correctement dérangent toujours ! Cela dit, nous avons de bons rapports avec les autorités locales, à commencer par le wali de Tipasa et l'APC. Le camping n'est pas connu pour des problèmes sécuritaires comme les agressions ou les dépassements. Nous avons instauré une certaine discipline. Notre règlement intérieur permet déjà d'éliminer les gens malhonnêtes. La gendarmerie et la police sont donc à l'aise par rapport à nous (...) Le Grand bleu assure entre 60 et 70 emplois permanents, c'est flexible. Ce nombre double durant la saison estivale. La colonie de vacances qui est mitoyenne avec le camping emploie de 60 à 80 personnes entre animateurs, agents de soutien, administratifs, etc. -A combien estimez-vous votre clientèle estivale chaque saison ? Entre bungalows et tentes, nous avons une moyenne de 200 familles, soit entre 1500 et 2000 personnes. Pour 2012, nous avons programmé deux sessions, une avant la Ramadhan, l'autre après. Cette deuxième session aura lieu du 22 août au 5 septembre. Il y aura des réservations pour les particuliers durant le mois de septembre. Nous avons constaté que la plupart des familles souhaitent passer le Ramadhan chez eux. C'est également une culture. En dépit de cela, on est prêt à s'adapter si des familles veulent réserver pour le Ramadhan. -Pour l'année prochaine, vous envisagez de lancer le projet du village touristique. Où en êtes-vous avec ce projet ? Nous avons une stratégie de développement à la faveur de ce qui se passe actuellement en Algérie dans le domaine touristique. Nous envisageons effectivement la réalisation d'un village touristique. Nous avons obtenu tous les accords. Nous sommes en contact avec la banque pour le financement du projet. Dès que nous obtiendrons l'accord de la CPA, le chantier sera lancé dans deux à trois mois. Le camping actuel sera démoli pour être remplacé par le village touristique. Il s'agit d'un hôtel avec un centre de remise en forme, des apparts-hôtels, des résidences, un théâtre de plein air, des piscines, des salles de conférence, des terrains de sport... Il y aura donc un nouveau produit pour répondre à la forte demande des Algériens. Certains souhaitent avoir en Algérie les mêmes prestations touristiques qu'ils trouvent en Tunisie, en Turquie, au Maroc, en Espagne ou ailleurs. Tous les pays avancent, nous sommes condamnés à suivre le mouvement, sinon on sera dans la perte. Nous allons nous concerter avec l'entreprise de réalisation du village et les architectes pour décider du maintien d'une activité partielle ou non de l'actuel camping…