Six membres d'une même famille ont passé à tabac un médecin réanimateur, à l'hôpital Mustapha Pacha, mardi 24 juillet vers 19h15. La famille en question était aux urgences pour leur proche hospitalisé en chirurgie. Apostrophé par un membre de cette famille sur la disponibilité d'un chirurgien dans le service, Bachir Guerbas, médecin réanimateur, qui assurait la garde ce soir-là, avait répondu qu'il était réanimateur et pas chirurgien et qu'il ne pouvait les aider.Mécontents, les six membres de la famille s'en sont pris à lui, le rouant de coups dix minutes durant. La responsable de garde, qui était aux urgences ce soir-là, nous a parlé de «séquestration» car «le jeune résident a été pris à part dans une chambre et a été violemment frappé». Des médecins résidents des différents services se sont rassemblés, hier, devant la direction de l'hôpital pour se solidariser avec leur collègue et surtout «dénoncer une insécurité dont le médecin est la première cible». Un arrêt de maladie de quinze jours a été prescrit au résident par le médecin légiste. Bachir Guerbas, victime de l'agression, a déposé une plainte contre ses agresseurs. «Un policier passif et un imam prêchant l'interdiction de porter plainte» Le docteur Naïli, la responsable de garde, a déploré deux faits «graves» qui ont suivi l'agression, ce soir-là : «Le premier est en rapport avec un policier en civil qui était sur place ce soir-là, au moment de l'agression, et qui a fait preuve de passivité. Le deuxième fait grave, c'est qu'ils ont dépêché un imam sur place pour nous faire un prêche selon lequel il était haram de porter plainte et de faire du bruit pour rien !» Les résidents, qui se sont regroupés hier devant le bloc des urgences, nous ont déclaré que «ces agissements au sein des différents services de l'hôpital ne sont pas isolés». «Cela devient récurrent qu'un patient ou son accompagnateur fassent preuve d'agressivité à l'égard des médecins», nous dira l'un d'eux.