Les tensions sur le marché pétrolier continuent de s'estomper, entre une consommation terne et une stabilisation des menaces géopolitiques sur l'offre pétrolière au Moyen-Orient. Les prix du pétrole poursuivaient leur progression, hier, en cours d'échanges européens, toujours portés par les espoirs de mesures exceptionnelles de la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir la zone euro qui continuait tout de même d'inquiéter les investisseurs. Le baril de brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchang (ICE) de Londres, pour livraison en septembre, valait 105,71 dollars, en hausse de 45 cents par rapport à la clôture de jeudi. Le patron de la BCE, M. Draghi, a déclaré jeudi que l'institution était «prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro». Après ces commentaires rassurants pour la zone euro, «les investisseurs se montrent plus enclins à se tourner vers des actifs jugés à risque», comme les matières premières et «les cours du pétrole ont donc reçu un coup de fouet», commentaient les analystes. Cependant, les tensions sur le marché du pétrole continuent de se détendre, entre une consommation terne d'un côté et une stabilisation des menaces géopolitiques sur l'offre pétrolière au Moyen-Orient. Alors qu'une première estimation du Produit intérieur brut (PIB) américain au deuxième trimestre était attendue hier, un mauvais chiffre pourrait alimenter les attentes de nouvelles mesures de la Fed pour aider une économie à la peine. A New York, les cours du pétrole ont ouvert également en légère hausse, hier, après la publication des chiffres de la croissance américaine qui a ralenti moins fortement qu'attendu au deuxième trimestre.A 13h20 GMT, le baril de référence pour livraison en septembre gagnait 36 cents par rapport à la clôture de jeudi, à 89,75 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Si les chiffres du PIB avaient été «nettement plus forts qu'attendu, cela aurait rassuré ceux qui sont sceptiques pour la reprise américaine, alors qu'un numéro bien plus bas aurait fourni les munitions nécessaires pour une nouvelle mesure d'assouplissement monétaire de la Fed» (Banque centrale américaine, ndlr), a expliqué Eric Bickel, de Summit Energy (groupe Schneider Electric). Selon une première estimation officielle du produit intérieur brut (PIB) pour le deuxième trimestre, la croissance économique des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, a ralenti, augmentant de 1,5%, après avoir progressé de 2,0% pendant les trois premiers mois de l'année. Le chiffre du ministère du Commerce est toutefois supérieur à l'estimation médiane des analystes qui tablaient sur un taux de croissance de 1,2%. Les opérateurs pétroliers s'attendaient à ce que «les chiffres du PIB soient terribles et accroissent les chances d'une nouvelle mesure d'assouplissement monétaire» de la part de la Fed, a indiqué Rich Ilczyszyn, analyste de iiTrader.com. «Les chiffres ont été légèrement meilleurs qu'attendu et la Banque centrale américaine est maintenant coincée», a encore fait valoir M. Ilczyszyn, expliquant que le marché craint désormais que la Fed repousse à nouveau une action que beaucoup attendaient imminente, avec une réunion prévue la semaine prochaine. Or, les chiffres du jour ne font que «repousser (l'attente) à vendredi prochain lorsque les chiffres de l'emploi seront publiés», a ajouté l'expert.