Les prix du pétrole accentuaient leur progression, avant-hier, en fin d'échanges européens, portés par un regain d'optimisme sur la situation en zone euro après des propos rassurant des dirigeants allemand et français, renforçant une tendance amorcée la veille. Peu avant la clôture, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en septembre valait 105,94 dollars, en hausse de 68 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 51 cents à 89,90 dollars. Les cours du brut ont de nouveau grimpé vendredi, portés par une atténuation des inquiétudes sur l'Europe, commentait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets. Après les promesses du président de la BCE Mario Draghi qui a déclaré (l'institution) +prête à tout+ pour sauver l'euro, des propos similaires ont émergé d'une réunion téléphonique entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande, relevait l'analyste. La France et l'Allemagne ont affirmé vendredi être déterminées à tout faire pour protéger la zone euro, dans un communiqué commun de la chancellerie et de l'Elysée. Les cours du brut accentuaient ainsi un mouvement initié la veille par les commentaires de M. Draghi qui avaient été interprétés comme pouvant suggérer une intervention de la BCE sur le marché obligataire, ce qui aiderait à alléger la pression sur les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie, qui continuent d'évoluer à des niveaux jugés ingérables, expliquaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy. Après ces commentaires rassurants pour la zone euro, les investisseurs se montrent plus enclins à se tourner vers des actifs jugés à risque, comme les matières premières, et les cours du pétrole ont donc reçu un coup de fouet, commentaient les analystes de Commerzbank. Cependant, les tensions sur le marché du pétrole continuent de se détendre, entre une consommation terne d'un côté et une stabilisation des menaces géopolitiques sur l'offre pétrolière au Moyen-Orient, ce qui suggère que la récente hausse des prix du brut n'a pas de bases très solides, estimaient les experts de Commerzbank. La progression des prix jeudi n'était pas tout à fait convaincante, et elle a donné rapidement lieu à un bref mouvement de prises de bénéfices (jeudi en fin d'échanges américains). Les échanges restent largement dominés par les fluctuations du moral des investisseurs plus que par des annonces concrètes, soulignait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Dans ce contexte, et alors que les inquiétudes sur la zone euro restent vives, le rebond pourrait s'essouffler avant le départ des opérateurs pour le week-end, ajoutait-il, notant que le marché restait sur ses gardes avant une réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi. La confirmation du ralentissement de la croissance de l'économie américaine (vendredi) a renforcé la perspective de nouvelles mesures de soutien de la Fed, même si celui-ci était moins prononcé qu'attendu, estimait M. Razaqzada. En Asie les cours du pétrole s'affichaient en hausse toujours soutenus par la remontée de l'euro face au dollar après les propos du président de la BCE. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, gagnait 9 cents à 89,48 USD et le baril de Brent de la mer du Nord échéance septembre s'appréciait de 5 cents à 105,31 USD. L'euro a rebondi jeudi face au dollar, porté par des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, interprétés comme un signe d'un éventuel programme de rachats d'obligations souveraines pour enrayer la hausse des taux de plusieurs pays de la zone euro, notamment l'Espagne et l'Italie. Lorsque le dollar baisse, le pétrole, libellé en dollars, devient plus attractif pour les investisseurs détenant d'autres devises. Un affaiblissement du billet vert se traduit donc souvent par une hausse des prix du brut.