Alors que les perspectives de sortie de crise de la zone euro s'assombrissent de jour en jour, une sortie médiatique inattendue de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), ramène un regain d'optimisme dans le vieux continent. Lors d'une conférence d'investisseurs organisée à Londres et retransmise par la chaîne de télévision Bloomberg TV, Mario Draghi a, contre toute attente, déclaré : «La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro. Et croyez-moi, ce sera suffisant.» Des propos encourageants annoncés sur un ton ferme qui ont vite fait de remettre les indicateurs boursiers sur la courbe ascendante et de revigorer les dirigeants européens, condamnés depuis de longs mois à composer avec une crise sans fin, laissant se profiler un effritement de la zone euro. Les réactions aux propos du président de la BCE se sont depuis enchaînées, à commencer par des déclarations optimistes des personnalités politiques, ainsi qu'un rebond des marchés boursiers européens et de la courbe du baril du pétrole. Les bourses européennes à la hausse Les Bourses européennes, qui affichaient des seuils de cotation très bas, ont toutes connu un rebond significatif et inespéré. Il est à noter, également, que suite à ces propos, les taux d'emprunt italien et espagnol ont amorcé une baisse inattendue. Le taux de l'Espagne, qui atteignait 7,3%, est passé pour la première fois depuis le 19 juillet dernier sous les 7%, alors que le taux d'emprunt à 10 ans de l'Italie est repassé sous les 6% sur le marché obligataire. Les dirigeants européens attendent aujourd'hui une intervention tangible de la BCE pour calmer les marchés et permettre un sauvetage de la zone euro, notamment en préservant l'Espagne, l'Italie et l'Irlande. Le cas de la Grèce étant encore trop problématique, puisque même une perspective de sortie de ce pays de la zone euro n'est plus envisagée comme une catastrophe, mais comme une issue possible. L'option a même été évoquée par le président de la BCE, Mario Draghi, qui a indiqué, sans citer nommément la Grèce, qu'un changement du nombre des Etats membres de la zone euro n'affecterait pas les investisseurs. Dans les faits, les propos de Mario Draghi concernant une intervention de la BCE pourraient se concrétiser, selon des analyses publiées dans la presse européenne à court terme de plusieurs façons. La BCE pourrait, ainsi, reprendre ses rachats d'obligations publiques sur le marché secondaire, à l'arrêt depuis le début de l'année. Une intervention réclamée par les pays fragilisés par la crise, notamment l'Espagne. La BCE pourrait également intervenir indirectement en finançant le FESF ou le MES, qui procèderaient au rachat de ces obligations souveraines.