Belle leçon que donnent des dizaines de jeunes Algériens en ce mois de Ramadhan. Les centaines de «réfugiés» syriens présents en ce moment au square Port-Saïd (centre d'Alger) bénéficient de la générosité d'associations et de citoyens qui leur apportent aide et nourriture. Nassima, Mehdi, Elias, Othman et tant d'autres sont de simples citoyens qui ont décidé de suer pour aider les réfugiés syriens, sans attendre les aides étatiques et sans pleurnicher sur sa passivité. Seul bémol, ils s'étonnent de l'inaction du Croissant-Rouge algérien (CRA) qui, jusqu'à présent, est aux abonnés absents. Considérations politiques ? Qui sait ? Quoi qu'il en soit, les familles syriennes présentes au square peuvent jeûner en ce mois de Ramadhan. La nourriture du f'tour est garantie. Les associations récoltent des dons en argent ou en aliments. Le Réseau de défense de la liberté et de la dignité (RDLD), par exemple, a su trouver un restaurant pour préparer les plats, avec un chef cuisinier d'origine levantine, SVP ! Des boureks et des spécialités syriennes sont préparés. Quelques instants avant le f'tour, le RDLD achemine les plats au square pour les distribuer. «Nous préparons, depuis le 3e jour du mois sacré, environ 150 plats. C'est le nombre de Syriens qui se trouvent actuellement au square Port-Saïd», affirme Nassima Guettal, membre du RDLD. Pareille entreprise est menée par Ness El Kheir d'Alger, dont Mehdi Bezziche, membre du collectif, décrit un procédé identique.Citons également les dizaines de groupes créés sur les réseaux sociaux. L'appel est similaire sur presque toutes les pages facebook. «Aidez les réfugiés syriens», peut-on résumer. Les abonnés de ces groupes peuvent échanger des informations. A titre illustratif, un certain Jibril de Bejaïa se dit «disposé à héberger gracieusement et confortablement une famille syrienne avec enfants». N'oublions pas également les nombreuses personnes qui aident à titre individuel. «Je suis venu de Belouizdad pour voir de mes propres yeux ce qui se passe ici et pour donner des fruits. Mais il est clair que nous assistons à un drame humain», estime Mohamed, 30 ans.