Evasif sur le tracé final du tramway requérant la démolition du siège de la gendarmerie et celui de la prison du Coudiat, véritables sujets de polémiques à Constantine entre partisans et opposants à cette alternative, M. Djouini s'est plutôt contenté d'annoncer la date du lancement des travaux, fixée à janvier 2007. La livraison, pour sa part, devrait avoir lieu en 2009. Outre cela, le conférencier a soutenu que les travaux de déviations des réseaux AEP, des câbles souterrains (téléphone, électricité) seront entamés à mi- avril prochain, assurant à cet effet aux Constantinois qu'« il n'y aura pas de gêne concernant la circulation automobile, notamment au niveau des principales artères ». Evoquant le problème des expropriations, le directeur des transports s'est voulu également rassurant, affirmant que le « pourcentage des expropriations d'édifices publics ou privés ne dépassera pas 10 %». Nous ne saurons pas, en revanche, si le siège du groupement de wilaya de la gendarmerie et celui de la prison du Coudiat feront partie de ce pourcentage. M. Djouini s'est gardé, encore une fois, de confirmer la démolition de ces deux bâtisses, principale solution préconisée par les experts d'Ingerop, bureau d'études français auquel a été confiée l'étude technique du projet. Les autorités locales se conformeront-elles aux directives d'Ingerop ou bien opteront-elles pour des solutions moins intéressantes comme grignoter une partie de la chaussée des rues Belazrag et Kennedy ou encore arrêter le tramway derrière le mur de la prison et partant, pénaliser 4000 passagers de la station de bus de Benabdelmalek ? Selon M. Djouini, « on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Nous ne voulons pas d'un tramway de bricolage, nous voulons un tramway compétitif », ajoutant à ce titre que « ce n'est pas dans l'intérêt de Constantine que le projet du tramway soit différé ou que les travaux soient retardés, car ce sera véritablement le chaos dans cette ville d'ici deux ou trois ans sur le plan de la circulation ». Un projet d'envergure Au demeurant, si le lancement des travaux est prévu pour le mois de janvier 2007, les officiels de la ville ne disposent à présent que de neuf mois pour faire aboutir ce projet d'envergure, en respectant cette échéance d'autant que l'on parle avec insistance ces jours-ci de pressions exercées sur les autorités locales concernant la démolition du siège de la gendarmerie et celui de la prison du Coudiat, arguant que ces derniers représentent des édifices historiques. Une pétition émanant d'une prétendue société civile constantinoise opposée à cette option aurait même été adressée à ce propos au gouvernement ainsi qu'à la présidence de la République. Qualifiant le projet du tramway de « décisif pour Constantine », M. Djouini a insisté sur le fait que ce dernier est justement « bien adapté au contexte topographique de la ville et a été imposé par les problèmes liés à la circulation de plus en plus denses au niveau du centre-ville qui risque la paralysie dans les prochaines années ». Evalué à 18 milliards de dinars, cet ambitieux projet permettra de désengorger sérieusement la ville du Vieux Rocher qui devrait également bénéficier d'un autre projet, celui du téléphérique, dont les travaux devraient normalement commencer durant le mois de juin de l'année en cours. D'une capacité de 2000 passagers/heure, le téléphérique permettra d'améliorer les conditions de déplacement des habitants de la partie nord de la ville, notamment les quelque 5000 personnes exerçant au niveau du CHU Constantine.