Le conflit opposant les pharmaciens privés à la Cnas est sur le point d'être réglé. Les responsables des officines affirment, en effet, que la Cnas a payé jeudi, aux pharmaciens, une partie des créances détenues auprès des différentes agences de la caisse d'assurance. La distribution a repris au grand bonheur des malades chroniques. Excédés par les lenteurs de paiement des factures de médicaments par la Cnas, des pharmaciens de la wilaya d'Alger réunis en collectif, ont observé une grève de zèle d'une journée, et ce, dimanche dernier. Ce mouvement n'était en réalité qu'une menace brandie pour obliger les responsables de la Cnas à leur payer toutes leurs créances. Pratiquement tous les pharmaciens ont reçu ou vont recevoir bientôt des chèques représentant une partie des factures de médicaments distribués dans le cadre du tiers payant. Si le problème des malades entrant dans le régime général est pratiquement résolu, il ne reste que le cas de ceux affiliés au régime des fonctionnaires qui demeure en suspens et ce, juste pour des considérations matérielles. La journée de protestation observée n'était en réalité qu'une grève de zèle puisque tous les patients ont reçu normalement leurs médicaments. Les conventions passées avec la Cnas étant individuelles et engageant les signataires à respecter toutes les clauses, les pharmaciens ont tout fait pour éviter de tomber sous le coup de la loi. Ne pas délivrer de médicament à un patient peut être interprété, en effet, comme étant une non-assistance à personne en danger. La convention stipule par ailleurs que la Cnas ou le pharmacien est tenu de respecter un préavis de 3 mois avant de résilier le contrat. Dans ses déclarations précédentes, le DG de la Cnas n'avait pas écarté le recours à la justice contre les pharmaciens conventionnés s'ils venaient à refuser de donner les médicaments aux patients chroniques bénéficiant du régime du tiers payant. Pour leur part, les responsables du syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) ont opté pour le dialogue avec les responsables de la Cnas. C'est ainsi que le président du Snapo sera reçu demain lundi par le DG de la Cnas. “Nous refusons de prendre les malades en otages et tant que les voies du dialogue sont ouvertes, nous préférons les solutions à l'amiable. Si maintenant les portes du dialogue se refermaient, nous pourrions alors recourir à des méthodes radicales mais après consultation de la base”, déclare le Dr Belambri, président du Snapo. Saïd Ibrahim