Des joueurs âgés de plus de 30 ans se sont de nouveau regroupés, hier, devant le siège de la fédération pour demander l'annulation de la décision de limiter à 30 ans l'âge de pratique pour les footballeurs amateurs. C'est la troisième fois en l'espace de quelques jours que les joueurs touchés par cette mesure se mobilisent pour tenter de faire infléchir la fédération sur ce sujet très sensible. Les joueurs de plus de 30 ans ne comptent pas relâcher leur mobilisation, comme l'indique l'un d'eux : «Personne n'a le droit de nous interdire d'assouvir notre passion, le football. Cette mesure imposée par la fédération est un déni de droit. Nul n'a le droit de nous interdire de jouer au football en amateur.Il y a des joueurs professionnels dont l'âge dépasse allégrement les 30 ans et la fédération les laisse tranquilles. Cette mesure n'est pas réglementaire et ne s'appuie sur aucun texte de la FIFA. C'est une discrimination pure et simple», martèle ce joueur qui a préféré garder l'anonymat «de peur de représailles», s'empresse-t-il d'indiquer. Les joueurs touchés par cette mesure ne comptent pas s'arrêter là. Selon l'un d'eux, «on va se constituer en collectif et confier notre dossier à des avocats. On ira jusqu'au bout. Le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité olympique algérien seront saisis dans un premier temps. On n'exclut pas de solliciter l'intervention du président de la République pour mettre fin à cette injustice». Un juriste leur a suggéré de s'appuyer sur l'article 3 de la loi 04/10 du 14/08/2004, qui énonce : «La pratique de l'éducation physique et des sports est un droit reconnu à tout citoyen, sans distinction d'âge ni de sexe». La charte olympique, elle aussi, protège les sportifs contre ce «type de dérive», indique un juriste. Les articles 4 et 6 de la charte olympique protègent les athlètes contre tout type de violation des principes fondamentaux de l'olympisme. Empêcher des footballeurs amateurs de pratiquer le football en raison de leur âge (plus de 30 ans) est assimilé à une discrimination que la charte olympique ne tolère pas. Pour faire entendre leur voix, les footballeurs victimes de cette décision vont se regrouper au sein d'un syndicat qui défendra leurs droits.