Les élèves du moyen et du secondaire reprennent cette semaine le chemin des établissements scolaires. Malheureusement, ce n'est pas le cas pour beaucoup d'autres dont des dizaines de lycéens de l'établissement Kasdi Merbah, sis à cité Petit (Oran). Un groupe de parents d'élèves de la première année technique ont fait part de leur désarroi et se demandent « comment et pour quelles raisons leurs enfants ont été exclus de l'enseignement et réorienté vers la formation professionnelle ? » « La grande majorité de ces élèves sont nés entre 1985 et 1987 et n'ont jamais redoublé au lycée », affirment-ils. Ils présenteront, preuves à l'appui, des recours, des bulletins et des extraits de naissance. Par ailleurs et selon des sources émanant du même établissement, « la commission de la direction de l'éducation a validé certaines décisions mais plusieurs sont demeurées non réglées. » Contacté par nos soins, B. Derbel, directeur du lycée technique Kasdi Merbah, a insisté sur le fait que « le redoublement n'est pas un droit mais une faveur que nous offrons aux élèves tout en respectant deux critères, à savoir la disponibilité des places pédagogiques et l'évaluation du conseil des professeurs. 82 lycéens renvoyés Dans ce dernier cas, le directeur n'a qu'à respecter la décision de ce conseil et c'est le cas dans notre établissement. » Par ailleurs, certains membres du conseil des classes ont réfuté les dires du responsable en lui reprochant « des prises de décisions arbitraires sans consultation préliminaire dudit conseil. » Le directeur, pour sa part, réplique : « nous n'avons aucun intérêt à renvoyer les élèves. Notre souhait est de faire réussir tous nos enfants, et je crois que la formation professionnelle est beaucoup mieux adaptée pour des élèves qui ne font que réchauffer des chaises alors qu'ils n'ont aucun espoir de réussir leurs études. Je crois que notre lycée est le seul qui enregistre un pourcentage d'élèves renvoyés inférieur à 7% pour ceux de la première année Technologie. A titre d'exemple, cette année on a exclu 65 élèves de la première année, toutes filières confondues, dont 45 élèves de la 1ère année technique, 17 élèves de la 2ème année et 87 élèves de classe terminale. » Notre interlocuteur a ajouté « que tous les élèves de la terminale qui n'ont pas eu leur bac cette année seront repêchés. Il en est de même pour la 2ème année, alors que, pour les élèves de la première année, le conseil va essayer de repêcher tous les élèves ayant une moyenne entre 09 et 10/20 et qui n'ont jamais redoublé au lycée. » Dépassements et actes de violence Par ailleurs et selon Mr Kerdach, président de l'association des parents d'élèves, : « tous les élèves qui ont été exclus n'ont pas les capacités pour poursuivre des études, chose qui a été attestée par le conseil des classes », soutient-il. Des sources affirment cependant que le représentant des parents d'élèves n'a jamais rien fait pour défendre les intérêts des élèves et sa légitimité est même remise en question. De son côté, le directeur affirme que ces élèves vont être repêchés, selon la disponibilité des places et par ordre de mérite ou selon la moyenne annuelle. Les parents des élèves exclus reprochent au directeur de l'établissement de ne pas avoir donné à leurs enfants une seconde chance, notamment ceux qui n'ont jamais redoublé et « dénoncent certains dépassements et actes de violence perpétrés par ce responsable contre les élèves et leurs parents. » (Comme preuve à l'appui, une copie d'un jugement délivré le 06/03/2004 par la cour d'Oran - tribunal de Benzerdjeb - portant condamnation de B. Derbel à trois mois de prison ferme et une amende de 2 000 DA pour agression à l'encontre de L. Zoubir (lycéen renvoyé) et sa mère). Les plaignants soutiennent que le directeur de cet établissement agit de la sorte uniquement avec les élèves démunis et que d'autres lycéens, qui sont pourtant dans la même situation, ne sont jamais inquiétés. « Une affaire d'intérêts », soutient-on. Ils ajoutent que, l'année dernière, beaucoup d'élèves ont été renvoyés ou poussés au départ. A cet effet, les parents qui se sentent lésés dans leurs droits interpellent le directeur de l'éducation et le ministre de tutelle pour mettre fin à ces agissements qui portent atteinte, soutiennent-ils, aux valeurs fondamentales qui doivent régir le secteur de l'éducation.