Les pannes d'électricité qui sont devenues récurrentes dans la capitale de la pétrochimie finissent par agacer fortement les habitants. Après le f'tour, mercredi à 22h19 exactement, au moment où une partie des jeûneurs étaient attablés devant une tasse de café et des rafraîchissements et que d'autres accomplissaient la prière des «Tarahouih», le tout Arzew a été plongé dans le noir durant plus d'une demi-heure. En cette soirée où la chaleur était étouffante avec un taux d'humidité assez élevé, ceux restés à la maison ont vécu d'affreux moments. Ces pannes devenues récurrentes dans la capitale de la pétrochimie et qu'on ne parvient pas à juguler depuis des années, finissent par agacer fortement les Arzewiens. La journée du jeudi a été également marquée par les coupures de l'électricité. De nombreuses petites coupures se sont répétées depuis la matinée au centre-ville et une longue coupure a touché les cités Chevrier, Zabana, Emir Abdelkader, après 16 heures. Il ne semble pas nécessaire de reprendre les nombreux commentaires acerbes des riverains à propos de la gestion et la maîtrise du réseau électrique. «Si on est dans un coin perdu du désert, ce serait compréhensible mais, à Arzew, c'est carrément inadmissible», lancent certains. Chutes de tension Pour les habitants du centre-ville, cette énième panne a été mise à profit pour dénoncer les coupures de courant enregistrées fréquemment. «Il ne se passe pas une semaine sans coupures, des fois, c'est de 5 à 10-15 minutes, et parfois, c'est un peu plus long», se plaint un boucher. «Je travaille avec une balance et une caisse électriques et quand la charge de leurs batteries tombe, je suis contraint au chômage et les clients doivent patienter ou repasser», dit-il. Au niveau d'un cybercafé, le gérant, hors de lui, n'arrêtait pas de répéter: «Cette électricité va nous rendre fous». Quand ce n'est pas de longues pannes, ce sont les nombreuses chutes de tension qui font perdre aux clients tout leur travail ou leur recherche sur le Net. «J'ai placé des onduleurs pour tous les postes mais c'est trop, c'est trop», fulmine-t-il. Boulangers, vendeurs de produits surgelés, de produits laitiers, de glaces, tout ce joli monde vit dans la psychose de ces coupures répétitives. Les ménages craignent également pour les aliments mis au frigo en prévision du mois de Ramadhan comme c'est devenu la coutume, mais aussi pour faire face aux pénuries imprévisibles. «Je mets depuis 2 mois un peu de poisson de côté parce que je sais qu'il devient inabordable durant le mois du Ramadhan et je ne vous cache pas que je me tiens le ventre quand l'électricité s'en va», avoue une ménagère.