Rejoindre la ville à pied, c'est ce que semblent préconiser pour les voyageurs les divers opérateurs de transport urbain assurant la navette par bus entre la ville de Tizi Ouzou et la nouvelle gare «multimodale» de Bouhinoun, sur un circuit d'environ quatre kilomètres. Comme tous les jours fériés, ce vendredi 10 juillet, en milieu de journée, la fournaise caniculaire était au rendez-vous, pendant que des voyageurs arrivaient de diverses localités de la wilaya. Le grand hall de la gare multimodale donnant aussi sur la voie ferrée mais sans trace de train sur les rails, était le seul endroit ombragé. Il est gagné instinctivement par tout voyageur arrivant sur les lieux, en attendant d'hypothétiques bus habituels de transport urbain public ou privé. Les minutes s'écoulent, l'attente vaine et peine perdue ; les voyageurs devant rejoindre le centre-ville n'ont pas d'autres choix que de louer des taxis, nombreux, à 200 DA la course, pour des uns ou, pour d'autres, de s'y rendre à pied, tant l'aire de la gare était désespérément vide de bus de transport urbain. En optant pour la dernière solution, le voyageur est contraint encore de s'épuiser sur des centaines de mètres, sous un soleil de plomb, pour arriver à l'unique passerelle enjambant les deux voies autoroutières, implantée loin de la gare. Pour cette raison, des voyageurs, notamment les jeunes, préfèrent plutôt traverser les larges voies de l'autoroute, en escaladant avec difficultés les glissières de sécurité séparant les deux chaussées.