Les vitrines enluminées et bigarrées des magasins de prêt-à-porter pour enfants de Constantine attirent de nombreux acheteurs depuis l'amorce de la seconde quinzaine du mois sacré du Ramadhan. Souvent accompagnés de leurs enfants, les parents en quête de vêtements «financièrement corrects» pour l'Aïd passent au crible les principaux points de vente et commerces spécialisés dans l'habillement pour enfants. Les prix sont, il est vrai, souvent trop élevés pour des porte-monnaie déjà très éprouvés par l'inflation endurée par les consommateurs depuis plusieurs mois, en particulier durant ce mois sacré. En effet, pour habiller un seul enfant, les parents doivent débourser une moyenne de 5000 à 6000 DA entre vêtements et chaussures, alors quand il s'agit d'en contenter plusieurs la facture est forcément très salée. Rencontrée dans un magasin de prêt-à-porter pour enfants, situé au niveau de l'avenue Abane Ramdane de la ville du vieux rocher, une jeune mère de deux fillettes, âgées de 6 et 3 ans, nous a confié avoir fait le tour de plusieurs boutiques à la recherche de tenues de qualité qui soient à la portée du maigre budget du foyer. «Les vêtements pour enfants proposés cette année sont beaux, mais ils sont chers. Entre une paire de ballerines et une robe simple il faut compter entre 4000 et 5000 DA. Et comme j'ai mes deux filles à habiller, il me faut débourser environ 10 000 DA. C'est beaucoup. D'un autre côté je ne peux pas me rabattre sur les articles chinois que je trouve très quelconque sur le plan qualitatif et dont les prix sont de 500 à 800 DA moins chers que ceux importés de Turquie ou de certains pays arabes», nous a-t-elle affirmé, dépitée par la hausse des prix. En fait, la plupart des parents sont actuellement entre le marteau et l'enclume, désarmés face aux exigences de leur progéniture et un budget exsangue par des dépenses inextinguibles. Pour certains autres consommateurs, cette période de l'année est un cap difficile à franchir pour la majorité des foyers, essentiellement ceux ayant de nombreux enfants, mais malgré tout, en définitive, tout le monde s'escrime à satisfaire ses bambins quitte à s'endetter. C'est le cas notamment de Naïma, 52 ans, qui emprunte avant chaque Aïd une somme d'argent pour vêtir ses quatre enfants (deux garçons et deux filles), et qu'elle rembourse les mois suivants. Au demeurant, inflation rime de plus en plus avec débrouille, selon les possibilités de chacun, surtout que personne ne souhaite priver ses enfants d'habits neufs le jour de Aïd El Fitr.