Inexorablement, le fléau leishmaniose, cette affection cutanée de la peau, enregistre pour 2005, 30 000 cas déclarés à travers le pays. Elle est aux portes du littoral et a coûté pour son traitement 600 000 000 DA au Trésor. Devant la gravité de la situation, le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a organisé des journées de sensibilisation à Laghouat, Médéa et Saïda pour terminer à Batna, région la plus touchée selon les cadres centraux du département de Amar Tou. D'emblée, le Dr Ouahdi, directeur de la centrale de la santé, avertit les séminaristes des 13 départements de l'Est, constitués des directeurs de la santé et de l'agriculture des wilayas. « L'éradication de la leishmaniose n'est pas le problème exclusif du ministère de la Santé. Nous appelons à la combinaison des efforts intersectoriels. » L'allusion est faite évidemment aux services agricoles et municipalités qui « doivent déclarer la guerre aux prédateurs, le rat, et à l'hygiène environnementale par la désinsectisation ». Lors des débats de deux jours dans l'hémicycle de la wilaya et en présence de toutes les autorités technico-administratives, l'on apprend que les statistiques en progression fulgurante comptent 4000 cas en 2003, 20 000 en 2004, 30 000 en 2006. Annuellement, l'Etat débourse 120 000 000 de dinars, sans pour autant arriver à éradiquer cette redoutable affection transmise par un moustique infecté et qui laisse des tâches indélébiles sur les parties découvertes du corps, notamment le visage. Les intervenants des wilayas constatent, dans un autre contexte, la régression des MTH. Eu égard à l'importance de la leishmaniose dans la wilaya de Batna, il a été convenu que le staff pluridisciplinaire se chargera de la formation au niveau national des équipes d'intervention, dans le domaine de la prévention et du traitement en amont et en aval de l'affection. En parallèle, au niveau de la cité des 1272 Logements ou SAE (société auxiliaire d'entreprise), un quartier de la périphérie sud de la ville de Batna, prolifèrent des moustiques dans les mares d'eaux usées des vides sanitaires des immeubles. Ces « fosses septiques », singulières pour des logements modernes, sont vidées de temps à autre par motopompe vers le réseau d'assainissement des chaussées, par l'OPGI harcelé depuis 1997 par les citoyens. Cette situation, pour le moins ubuesque, remonte à 1997, lorsque l'OPGI, injectant des dizaines de milliards de centimes, a confié, sans raison et devant l'opposition des locataires dont le nombre avoisine les 1300, des travaux de renouvellement des colonnes d'évacuation à l'intérieur des logements à des tacherons non qualifiés. Ces colonnes, tartrées actuellement, déversent leurs écoulements dans les vides sanitaires dans les sous-sol. En outre, les citoyens ont participé à une opération embellissement avec la somme de 500 DA par foyer, pour repeindre les blocs et inscrire des numéros sur les portes d'entrée. L'association de quartier est mise à l'index par les citoyens qui, profitant de l'initiative du nouveau wali de Batna pour améliorer le cadre de vie de la capitale des Aurès, demandent l'ouverture d'une enquête et l'installation d'une commission afin de constater de visu l'inondation des caves de la cité SAE. Le nouveau responsable de l'OPGI, interpellé par l'assistance sur l'inondation des vides sanitaires par les eaux usées, reconnaît que le système d'évacuation des logements de certaines cités, allusion faite aux 1272, est vraisemblablement « défaillant ». Mais, explique-t-il, l'OPGI ne peut y intervenir du moment que ces immeubles ont été acquis dans le cadre de la location-vente de la loi de 1981. Enfin, il faut informer que l'OPGI s'est déchargé de l'éclairage des blocs de cette cité, plongée dans l'obscurité depuis 2002.