A l'initiative du Conseil supérieur de la langue arabe, a été animée lundi dernier à l'hôtel El Aurassi, une table ronde ayant pour thème « Langue unifiée et pluralité linguistique ». En résumé, l'ex-chef du gouvernement, Smaïl Hamdani, estime « nécessaire » un débat sur les langues en Algérie. Et cela, sans pour autant « utiliser les langues arabe et amazighe pour des objectifs politiques et idéologiques ». Aussi, faudrait-il « encourager l'enseignement des langues étrangères en Algérie pour acquérir le savoir. Les langues étrangères doivent constituer un acquis pour nous. Nous devons le fructifier. Beaucoup de nos écrivains et journalistes ont combattu le colonialisme français avec sa langue ». Par ailleurs, l'ex-ministre de la Culture, Slimane Cheikh, constate qu'aujourd'hui, la mondialisation « nous impose plusieurs défis. L'un de ces défis est la quête du savoir, d'où la nécessité d'apprendre l'anglais ». Le directeur général de la Bibliothèque nationale d'Algérie (BN), Amine Zaoui, indique que les langues arabe et amazighe constituent à ce jour « des fonds de commerce idéologiques et religieux ». Il faut ainsi les libérer des moules idéologiques et politiciens pour les « concilier ». Comme il est impératif de mettre fin aux dissensions qui marquent les rapports entre les élites amazighophones, arabophones et francophones. Il plaide pour l'ouverture sur les langues étrangères et « la modernité créative ». Pour le Dr Mokhtar Nouiouet, « une langue évolue en fonction du développement de son peuple ». Cela dit, « il faut conserver et promouvoir la langue maternelle tout en s'ouvrant sur les langues étrangères ». A son tour, le Dr Abdelkader Fodhil a retracé la politique de l'enseignement de la langue arabe dans le système éducatif algérien de l'indépendance à ce jour.