Le gouvernement français a pour la seconde fois fait bénéficier l'Algérie de la possibilité de convertir une partie des créances qu'elle détient sur elle en investissements. Après les 60 millions d'euros de créances proposés en 2002 à des conditions avantageuses aux entreprises françaises souhaitant investir en Algérie, ce sont pas moins de 288 millions d'euros qu'il destine cette année à ce même objectif. Rassuré par le volume des réserves de changes disponibles (près de 36 milliards de dollars) et par l'amélioration du climat sécuritaire et l'implication de la Coface en tant que garante des crédits, le gouvernement français a pratiquement quintuplé le volume des créances détenues sur l'Algérie, et qu'il souhaite consacrer à des investissements multiformes en Algérie (rachat d'entreprises publiques, prises de participations, investissements directs, etc.). La possibilité d'utiliser les créances en question étant exclusivement réservée aux entreprises françaises, c'est par conséquent au gouvernement français qu'échoit le soin de faire publicité auprès des sociétés concernées pour les inciter à investir en Algérie au moyen de la conversion d'une partie de sa dette en investissements. La puissante organisation patronale Medef aura certainement un grand rôle à jouer pour sensibiliser les entrepreneurs français à s'intéresser à cette avantageuse formule en répondant, notamment, aux appels d'offres que lancera très prochainement le gouvernement français à leur adresse. Car c'est sur la base des réponses à appels d'offres que le gouvernement français connaîtra avec certitude les secteurs et les formes d'investissement que les sociétés françaises souhaiteraient souscrire dans le cadre de cette opération. Le ciblage précis des actions à entreprendre permettra au gouvernement algérien de prendre le relais en instruisant les entreprises publiques concernées des suites à donner aux propositions des entreprises françaises. Toutes les entreprises publiques algériennes étant éligibles au partenariat sous toutes ses formes (privatisation totale, ouverture de capital, associations diverses), les sociétés françaises devraient y trouver un terrain favorable à l'investissement, d'autant plus que les entreprises algériennes ont aujourd'hui l'avantage de disposer d'un important patrimoine et d'un plan de charge considérablement renforcé par les programmes de développement ambitieux lancés par l'Algérie, notamment dans les secteurs des travaux publics, de l'habitat et de l'hydraulique. Elles sont pratiquement toutes en quête de partenariat avec des firmes étrangères susceptibles de leur apporter les moyens financiers requis mais, aussi et surtout le savoir-faire. Il ne serait, par conséquent, pas étonnant que les sociétés françaises qui souscriront à cette opération de conversion de dettes en investissement soient tout particulièrement intéressées par ces secteurs